Surveillance de la populationPétition contre la reconnaissance faciale remise à Lausanne
Une alliance d’ONG, dont fait notamment partie Amnesty International Suisse, critique le manque d’encadrement dans la loi face à cette technologie dans une campagne nationale.

Une pétition munie de plus de 10’000 signatures demandant l’interdiction de la reconnaissance faciale automatique a été remise lundi au syndic de Lausanne, Grégoire Junod. Cette revendication est portée par une alliance d’ONG dans le cadre d’une campagne nationale.
«Des enquêtes ont récemment montré que certaines polices ont déjà recours à des logiciels de reconnaissance faciale hautement controversés», indique l’alliance sur son site Internet. «De là à une généralisation de la surveillance de masse, il n’y a qu’un pas», écrit-elle. Cette technologie est également utilisée par des particuliers, par exemple pour réguler l’accès des membres dans les salles de sport, ajoute-t-elle.
Manque de transparence
«Un défi particulier réside dans le fait qu’il n’existe en principe que peu de transparence sur les lieux et les personnes qui utilisent des systèmes de reconnaissance biométrique», poursuivent ses détracteurs. «Cela constitue un obstacle de taille qui empêche un débat public factuel sur le sujet.»
La porte-parole d’Amnesty International Suisse, Nadia Boehlen et le conseiller communal Benoît Gaillard étaient notamment présents lors de la remise de la pétition à Lausanne. Ce dernier a déposé en novembre un postulat visant à prévenir le déploiement des technologies de reconnaissance faciale dans la capitale vaudoise.
Préoccupation «importante»
Le syndic de Lausanne Grégoire Junod juge cette préoccupation «extrêmement importante». «Il y a un vrai enjeu aujourd’hui à réglementer ces questions», tant en matière de surveillance privée que publique, a-t-il déclaré à la RTS. Citant la Chine où la reconnaissance faciale a été «généralisée» pour devenir «un outil de surveillance et de contrôle social extrêmement fort», selon lui, il a dit ne pas souhaiter se diriger vers ce type de modèle sociétal.
La pétition sera remise au conseiller municipal zurichois Daniel Leupi mercredi. Elle sera ensuite envoyée par courrier postal aux vingt plus grandes villes suisses et aux chefs-lieux de cantons.
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