Littérature romandePhilippe Dubath dit avec les mots justes son amour de la nature
L’ancien journaliste de «24 heures» sort «Chroniques du merle bleu», un joli ouvrage dont il signe textes et photos.

Autant dissiper d’emblée toute cause de fâcherie avec les lecteurs ornithophiles du nouvel ouvrage de Philippe Dubath: l’oiseau qui orne la couverture des «Chroniques du merle bleu» qui viennent de paraître aux Éditions de l’Aire est un monticole de roches. L’auteur le sait, s’en excuse et s’explique du reste à ce propos à l’intérieur de ce très joli livre. «Avoir conservé ce titre après avoir découvert la vérité, c’est un peu un tour d’éditeur. Mais il faut préciser qu’il a longtemps été appelé merle bleu, oiseau pour lequel ma quête continue donc», sourit le journaliste retraité.
S’il veut consacrer une chronique à cet emplumé méditerranéen – à l’occasion d’un deuxième volume de ces chroniques? –, Philippe Dubath pourra se rendre près de Chamoson (VS), où il est régulièrement observé depuis une quinzaine d’années. Quoi qu’il en soit, l’anecdote respire les aléas du terrain et des belles rencontres que l’ancien collaborateur de «24 heures» fait régulièrement au gré de ses balades en nature. «Il y a beaucoup d’écrivains de la nature: Bosco, Ramuz, Chappaz. Philippe est à part, souligne son éditeur Michel Moret. Je lui ai toutefois découvert une similitude avec l’artisan verrier Émile Gallé, né comme lui en Lorraine, et dont la devise était: «Ma source, c’est la forêt.»
«C’est dans la nature que notre mémoire s’éveille.»
«C’est là, dans la nature, que notre mémoire s’éveille», confirme l’auteur. Et là donc qu’il puise, au gré de ses balades avec ses amis chiens et humains, l’inspiration aussi bien textuelle que photogénique que les lecteurs du «Journal de Morges» découvrent chaque semaine depuis quatre ans. «Ce livre est en quelque sorte né de là, même s’il contient plusieurs chroniques inédites», reprend-il.
Touchante simplicité
Mais au commencement, il y a la rencontre essentielle, dans les bureaux de la tour Edipresse à Lausanne avec le journaliste Pascal Bertschy. «C’est lui le premier à m’avoir dit que je devais écrire», confesse-t-il alors que son regard bleu est soudain troublé par l’émotion et que les mots peinent à traverser une gorge soudain serrée. Philippe Dubath a suivi le précieux conseil qu’il a appliqué jusque dans les colonnes de «24 heures», se réjouissant d’y avoir reçu un certain espace d’expression et une liberté certaine au cours des dernières années précédant son départ à la retraite.
Il y a dans les textes de Dubath un peu de cette touchante simplicité, de cette humanité et de cette poésie qu’on retrouve dans les recueils de textes courts d’un autre Philippe: Delerm. Car quand Dubath arpente la brocante de Morges ou de L’Isle, on chine avec lui. Et quand il confesse sa surprise enfantine à l’irruption soudaine d’un lièvre dans le paysage, notre cœur s’accélère lui aussi. «C’est qu’il a le goût de la simplicité dans la vie comme quand il écrit. Mais arriver à cette simplicité et cette transparence dans l’écriture, cela cache beaucoup d’heures de travail», conclut Michel Moret.
«Chroniques du merle bleu» de Philippe Dubath aux Éditions de l’Aire
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