Pierre Crevoisier a le goût des mots rares
Le baroudeur et chroniqueur radiophonique prévôtois sait aussi ficeler des histoires brèves.

Sa voix modulée est devenue familière aux auditeurs d'Espace 2 qui en écoutent les matinales, mais ce natif de Delémont, qui a «fait carrière» sur l'arc lémanique, aime de plus en plus écrire. En 2013, Pierre Crevoisier se révélait pour la première fois romancier avec Elle portait un manteau rouge, déjà épuisé. Avant la fin de cette année, il publiera un deuxième roman, mystérieusement intitulé Le pas de l'éléphant, cette fois chez Slatkine, à Genève. En attendant, il signe chez le même un surprenant recueil de treize «histoires brèves, irréelles ou humaines», pour tromper peut-être la faim de fidèles lecteurs impatients, ou des exercices intermédiaires pour ne pas perdre la main. Or ce sont de petits hors-d'œuvre délicatement assaisonnés, savoureusement amers quand le désabusement s'exprime en fragrances. Peut-être un zeste trop sucrés pour qui n'aime pas les romances où l'on pleure quand il pleut.