Pierre Palmade, le blues de l'éternel mâle entendu
L'humoriste, 50 ans, s'adonne à l'exercice de l'autobiographie lançant une demande impérieuse à l'au-delà: «Dites à mon père que je suis devenu célèbre». Confidences.

Avec une lucidité presque lasse, Pierre Palmade lance: «J'aimerais que ma vie soit un peu plus un long fleuve tranquille. Y arriverai-je? Je ne peux le promettre. Devenir un Jean de La Bruyère, ça reste un fantasme pour quiconque a goûté aux drogues dures. Et le shoot de la célébrité en est une, comme la sexualité outrancière, l'intensité de la nuit.» Ça n'a pas manqué. À peine publie-t-il une autobiographie à la sincérité lumineuse sur ses ombres et démons, que reviennent les embrouilles. Une virée toxique tourne à une fausse accusation de viol, une déclaration sur la sémantique gay prend un tour viral dans les médias. «Pourtant, ces histoires sur internet, ce n'est pas la vraie vie» soupire le Bordelais. Drôle jusque dans l'autodérision cruelle, l'humoriste philosophe confie combien il reste difficile de se faire admirer à 11 h du matin dans une boulangerie. «Moi, entre 20 et 35 ans, j'ai été grisé, saoulé, enivré de célébrité. Et j'ai adoré être reconnu dans mon pays, le kif total, le choc absolu avec ma province! Je ne comprends pas ceux qui disent garder la tête froide. Mentent-ils?» Lui pas.