BD aux érections robotiquesPlans cul intergalactiques
Avec «B.O. comme un dieu», l’auteur de bande dessinée Ugo Bienvenu s’offre une incartade dans l’érotisme sans abandonner son intérêt pour la science-fiction.

À 772 ans, ses facultés sexuelles restent non seulement intactes mais elles confinent à la performance. L’androïde imaginé par Ugo Bienvenu dans sa bande dessinée «B.O. comme un dieu» est le dernier dans son genre: il a échappé aux interdits suscités par la chute de la natalité et des accidents toujours plus fréquents liés à l’usage immodéré qu’en faisait l’humanité…
«Elles aiment être des objets baisés par un objet»
Désormais, B.O. (pour bande originale?) parcourt l’espace à bord de son astronef en forme de phallus pour honorer les femmes de toute la galaxie – oui, il a été programmé hétérosexuel, ce qui limite sa clientèle – en prostitué de luxe vintage qui soigne ses revenus pour payer ses services de maintenance.

Remarqué pour ses œuvres rétrofuturistes «Paiement accepté» ou «Préférence système» chez Denoël Graphic, Ugo Bienvenu poursuit sa veine à la Aldous Huxley en couleurs pop pastel dans cette petite bande (!) dessinée érotique parue chez BD Cul. Le Français n’a que 33 ans mais se démarque déjà avec un univers bien à lui qui lui a déjà valu de signer un carré Hermès.
L’érotisme de «B.O. comme un dieu» ne manque pas d’ironie, d’inversions («elles aiment être des objets baisés par un objet») et s’acclimate parfaitement à la patte graphique d’un auteur dont on attend encore des œuvres singulières car déployant une critique poétique et inquiétante du présent en empruntant d’étranges détours temporels.
«B.O. comme un dieu», Ugo Bienvenu, Éd. BD Cul
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