25e édition du Ciné-FestivalPlongée dans le rush d’un service chaotique la veille de Noël
Cette fiction suit le coup de feu intense dans une cuisine d’un grand restaurant, le soir d’avant réveillon. Avec l’acteur Stephen Graham dans le rôle principal d’un chef à bout de nerfs.

L’originalité du film de Philip Barantini tient d’abord à sa forme: un plan-séquence d’une heure trente. Et cette heure et demie n’est pas choisie au hasard. Dans le restaurant gastronomique londonien du chef étoilé Andy Jones, on est à quelques minutes du coup de feu, le soir de Magic Friday, soit le vendredi précédant Noël. C’est donc le service le plus fréquenté de l’année que le réalisateur nous invite à suivre à la seconde, avec sa tension, ses aléas, ses drames. Préparez les pop-corn, il n’est pas prévu de vous laisser vous relever avant la fin.
Cauchemar en cuisine
D’abord, Andy (Stephen Graham) est en retard. À son arrivée, il découvre que le service d’hygiène a choisi ce moment pour faire une visite impromptue. Sa brigade est sous tension, rien n’est prêt. Et des soucis personnels viennent encore miner Andy, qui peine à gérer les conflits qui grondent entre ses employés. En salle, les clients – pour certains très désagréables, pour d’autres très allergiques – commencent à s’installer. Un retardataire arrive: c’est l’ancien patron et mentor d’Andy, devenu star de la cuisine. À son bras, une critique gastronomique réputée…
«La tension ne redescend jamais durant le service chaotique de cette soirée décisive.»
La tension ne redescend jamais durant le service chaotique de cette soirée décisive, qui pourrait mener l’établissement à sa perte. La caméra emmène le voyeur des fourneaux à la chambre froide, de la salle à l’extérieur du restaurant, sans jamais lui laisser une minute de répit.
Philip Barantini, qui signe là son deuxième long métrage (après «Villain» en 2020), a commencé dans le cinéma en tant qu’acteur. «The Chef» est adapté d’un de ces précédents courts métrages (2019), déjà tourné en plan-séquence. Ce choix n’est pas anodin. L’acteur et réalisateur connaît bien le milieu de la restauration pour y avoir occupé différents postes – jusqu’à celui de chef – avant de percer dans le cinéma. En choisissant cette forme, il veut rendre compte du flux ultratendu, du stress permanent dans lequel se déroule un service. Le rythme frénétique du film – intitulé «Boiling Point» en anglais, soit point d’ébullition – en témoigne jusqu’à l’épuisement.
Trois prises – après d’innombrables répétitions – ont été nécessaires pour réaliser «The Chef». Le décor est le restaurant Jones and Sons à Dalston, quartier du nord est de Londres.
Thriller dramatique de Philip Barantini (Grande-Bretagne). Durée: 90 minutes. Prilly, Cinétoile, di 6 (10h30), vost – Elite. Suivi d’une discussion avec Franck Pelux, chef de La Table du Palace.
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