L’antihéros mélomane qui cultive l’humilité, mais avec culot
Directeur d’un centre de loisirs pour seniors à 27 ans, Damien Schmutz, féru de Goldman et agent d’artiste qui s’ignore, brille d’une richesse intérieure rare.

La voix de Damien Schmutz se résume à un souffle et il faut régulièrement lui demander de répéter. Le natif de Vevey semble embarrassé dans le salon feutré du café de l’Hôtel des Trois Couronnes. Limite à se demander ce qu’il fait là. Cela ne veut pas dire que l’exercice lui déplaît. Ce grand timide aime soigner le mal par le mal, comme lors de ses anciens cours d’improvisation chez Benjamin Cuche. Mais il reste du boulot, à le voir cultiver – probablement trop – son humilité naturelle: «J’aime mieux écouter que causer de moi. Je me dis qu’il y a tellement mieux à raconter sur d’autres personnes, non?»