FinancesPostFinance est désormais «too big to fail»
La filiale bancaire de La Poste est classée par la BNS parmi les établissements d'importance systémique.

La Banque nationale suisse (BNS) déclare PostFinance d'importance systémique. La filiale bancaire de La Poste, désormais considérée comme «too big to fail», salue la décision. Pour l'heure, la direction ne détaille pas quelles seront pour l'entité les conséquences de ce classement.
La décision, qui se base sur la loi sur les banques, a été prise le 29 juin, après consultation de PostFinance et de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA), a indiqué mardi la BNS. Elle était dans l'air depuis près d'une année.
C'est en août 2014 que la BNS a ouvert une procédure pour déterminer l'importance systémique de la filiale bancaire du géant jaune. Le président de la direction de PostFinance, Hansruedi Köng, avait alors vendu la mèche dans la presse alémanique. Depuis, il s'est prêté au jeu de l'enquête menée par la banque centrale.
«Deux ans après notre mutation en société anonyme, cette décision marque un jalon supplémentaire dans la longue histoire à succès de la banque», s'est félicité mardi Hansruedi Köng en conférence téléphonique. Pour PostFinance, elle souligne sa «signification pour le système financier suisse et contribue à sa stabilité ainsi qu'à la solidité de l'économie nationale».
Conséquences à déterminer
Au 30 juin 2015, PostFinance faisait état d'un bilan de 116 milliards de francs. Dans la décision de la BNS, le poids de l'institut dans les opérations de dépôts nationales et sa position de «premier plan» dans le trafic de paiements en Suisse ont été déterminants, a souligné le président de la direction.
Une reconnaissance qui ne va toutefois pas sans contrepartie, puisque, selon la loi, elle s'accompagne d'exigences particulières en matière de fonds propres, de liquidités, de risques et de la conception d«un «plan d'urgence». L'exécution de ces mesures réglementaires incombe en priorité à la banque, et à titre subsidiaire, à la FINMA.
«Nous ne pouvons pas encore donner de détails sur les conséquences de cette décision», a toutefois prévenu Hansruedi Köng. Les discussions avec le gendarme des marchés financiers vont certes l«occuper au cours des prochains temps. Pour l'heure, il n'anticipe ni impact direct sur les crédits, ni sur les marges, ni une hausse des frais pour les clients.
Très bien capitalisée
Avec 5,3 milliards de francs de capitaux éligibles au premier semestre 2015, le ratio de fonds propres du groupe bancaire s'établit à 20,1%, a précisé le patron. Cette valeur dépasse les exigences réglementaires actuelles de 14% au minimum. Le ratio d'endettement s'inscrit lui à 4,4%.
Selon une catégorisation propre à la FINMA, PostFinance appartient à la catégorie 2 des «acteurs du marché très importants et complexes, risque élevé», rappelle Vinzenz Mathys, porte-parole de l'autorité de surveillance. Pour ce groupe, les exigences en fonds propres se situent dans une fourchette entre 13,6% et 14,4%.
Le plan d'urgence fera lui l'objet d'une attention particulière, convient Hansruedi Köng. En effet, PostFinance, à 100% filiale de La Poste et donc à 100% en mains de la Confédération, appartient aux contribuables. Or la loi «too big to fail» (trop grand pour faire faillite) a justement été conçue pour éviter que les contribuables n'aient à financer un éventuel sauvetage.
Quant aux coûts impliqués par toutes ces adaptations, ils devraient s'avérer inférieurs à ceux de la mutation en société anonyme. Car, contrairement à UBS ou à Credit Suisse, PostFinance n'aura pas à créer une entité entièrement helvétique pour englober les fonctions d'importance systémique, rappelle Hansruedi Köng.
Le cercle s'élargit La filiale bancaire de La Poste rejoint ainsi dans la catégorie des établissements d'importance systémique le cercle constitué par UBS, Credit Suisse, la Banque cantonale de Zurich et Raiffeisen. Il est considéré que la défaillance de l'un ou l'autre porterait gravement atteinte à l'économie et au système financier du pays.
Pour mémoire, c'est en juin 2013 que PostFinance est devenue une société anonyme de droit privé au sein du groupe La Poste Suisse (SA). Elle est depuis assujettie à la FINMA et dispose d'une autorisation d'exercer une activité bancaire.
Au premier semestre 2015, le groupe a dégagé un résultat d'exploitation (EBIT) normalisé de 280 millions de francs, en hausse de 50 millions par rapport à l'exercice précédent.
ats
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