Le 22 mars prochain, des négociations entre le Conseil d’État et les organisations du personnel du service public et parapublic devraient – enfin! – commencer. À cette occasion, nous attendons du gouvernement qu’il annonce la «compensation salariale» qu’il est prêt à verser à ses employé·e·s.
Une telle «compensation» s’impose. En octroyant une indexation des salaires de seulement 1,4% (deux fois moins que le Valais!), l’État de Vaud est la lanterne rouge des cantons de Suisse romande. Il se retrouve également à la traîne par rapport à la construction et à l’horlogerie, pour ne citer que deux secteurs du privé. Même Lidl a indexé davantage les salaires!
«En octroyant une indexation de seulement 1,4%, l’État de Vaud est la lanterne rouge en Suisse romande.»
1,4%, cela ne compense qu’un quart de la baisse des salaires réels de ces deux dernières années. Le coût de la vie a en effet augmenté de 5,6% depuis février 2021. Et encore: il s’agit de l’évolution mesurée par l’indice des prix à la consommation, qui ne prend pas en compte l’explosion des primes maladie. Il manque donc, au minimum, 4,2%.
Justice sociale élémentaire
La «compensation salariale» que nous demandons n’est ainsi qu’une mesure de justice sociale élémentaire. Il ne s’agit pas d’une augmentation des salaires, mais simplement de retrouver notre pouvoir d’achat, rogné par l’inflation. Et c’est maintenant, en 2023, que cette «compensation» doit avoir des effets concrets sur les fiches de paie! Il en va non seulement des conditions de vie de toutes celles et ceux qui font vivre le service public, mais aussi de la qualité des prestations à la population, notamment dans les secteurs qui sont en pénurie de personnel (aide à domicile, EMS, hôpitaux, etc.).
Il n’est pas question ici de privilèges. Aucun⋅e salarié⋅e de la fonction publique et du parapublic ne fait partie du 1% des contribuables qui possède près de la moitié de la fortune déclarée en Suisse. Ce ne sont pas ces personnes non plus qui ont bénéficié des cadeaux fiscaux dont ont profité les grands patrons et actionnaires, comme le rappelait Pascal Broulis dans «L’Agefi» du 10 juin 2022: «Au bout de dix ans, nous avons baissé l’impôt pour les entreprises de 3 milliards au total.» Nous parlons ici d’infirmier⋅ère⋅s, d’aides-soignant⋅e⋅s, d’enseignant⋅e⋅s, d’éducateur⋅trice⋅s, etc., qui ont été pour beaucoup en première ligne durant le Covid et remercié⋅e⋅s ensuite par des baisses de leur salaire réel. Des personnes qui paient des impôts, jusqu’au dernier centime, là où ils et elles vivent et travaillent.
La balle est dans le camp du Conseil d’État. S’il propose une «compensation salariale» digne de ce nom, nous négocierons et trouverons un accord. En revanche, si le mépris continue, notre mobilisation se poursuivra. Le SSP et les autres organisations du personnel ont ainsi d’ores et déjà prévu une journée de grève et de manifestation le 28 mars. Sa mise en œuvre dépendra de l’issue des négociations avec le Conseil d’État.
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L’invitée – Pour une vraie «compensation salariale»!
Vanessa Monney appelle l’État de Vaud à enfin proposer une indexation des salaires digne de ce nom, le 28 mars.