Préparer l'école aux défis de demain
Cesla Amarelle donne sa vision de l'institution formatrice pour les années à venir.
C'est au sein de l'école que se forgent nos valeurs communes. La LEO a modernisé l'école mais cette loi est aussi devenue un motif d'inquiétude, en complexifiant la gestion d'une classe pour les maîtres en voie générale. Le Conseil d'Etat a déjà décidé des réajustements mais il faut aussi aller plus loin, en répondant aux attentes des élèves, parents et professeurs qui souhaitent que nos jeunes soient mieux préparés au monde de demain.
Contrairement à l'UDC qui prône un retour à une éducation traditionnelle, hors des réalités du monde du travail, l'école doit s'inscrire dans la modernité. Renforcer la maîtrise de classe est une priorité pour rétablir une vraie dynamique de groupe. Des moyens socio-éducatifs et de suivi plus performants doivent être mis en place, car le canton laisse encore trop d'élèves livrés à eux-mêmes à la fin de leur scolarité. Alors que le débat a longtemps porté sur la sélection, nous devons agir pour ceux qui, sans diplômes, émargent à l'aide sociale entre 18 et 25 ans (ils sont 2500). En ce sens, nous devons revaloriser l'image de la formation professionnelle, en l'adaptant de façon plus réactive aux métiers les plus demandés. L'accompagnement de la transition école-métier doit être une priorité.
Ces ajustements légitimes ne doivent pas nous faire oublier les enjeux de fond. Aujourd'hui, l'école subit de plein fouet des mutations sociales et technologiques gigantesques, avec des enfants et des jeunes qui apprivoisent seuls ces évolutions. Des études soulignent que 70% des métiers de demain n'existent pas encore. Nos enfants changeront probablement de profession plusieurs fois dans leur vie. Il est d'autant plus nécessaire de leur «apprendre à apprendre».
Ces changements technologiques vont également enrichir les moyens pédagogiques et augmenter l'interactivité et l'implication des élèves. Nous pourrons limiter la perte de motivation et soutenir la pédagogie différenciée. Complémentaire aux moyens actuels, l'approche numérique permet d'enrichir l'offre pédagogique. Elle peut également résoudre quelques uns des obstacles rencontrés par les enfants «dys» ou mal adaptés. La biologie peut s'apprendre plus facilement par la vision en 3D des mouvements d'articulations, l'histoire par la visite virtuelle. Sans parler de l'appréhension de la programmation et ses algorithmes qui changent notre façon de penser.
L'école doit se méfier de la volonté de certains d'un retour à une éducation traditionnelle rigoriste, répétitive et centrée sur elle-même. La peur de l'évolution du monde est bien mauvaise conseillère. L'école doit au contraire transmettre un message d'optimisme sur la capacité des générations montantes à se prendre en main et à préparer l'avenir. Elle doit accompagner les enseignants, communiquer avec les parents et donner aux enfants les outils et les méthodes pour construire des compétences transversales clés, augmenter leur curiosité, leur créativité dans la recherche de solutions, développer leur autonomie et capacité d'adaptation. Elle doit les préparer avec force aux changements du monde de demain. Je m'y engage.
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