Près du tiers des Suisses ne peuvent épargner
Minces économies mais aussi inégalités ou dettes élevées... Un sondage de Legg Mason renvoie une tout autre image du pays.

Le constat vient doucher l'image défendue par les lobbys d'une classe moyenne prospère, rompant avec le déclin promis au Vieux-Continent. Près du tiers des Suisses ne disposeraient d'aucune économie personnelle, à en croire une étude publiée mercredi par le groupe de gestion d'actifs américain Legg Mason.
A l'origine, ce sondage mené en début d'année auprès de 15300 personnes dans une quinzaine de pays – dont 900 Suisses – vise à cerner leur comportement en tant qu'investisseurs. Des résultats ayant trait à la Confédération, il ressort cependant que 32% de femmes interrogées – et 25% des hommes – «n'ont ni économies, ni investissement». Plus surprenant encore, cette situation est nettement moins favorable que dans les autres pays: en moyenne internationale, seuls 21% des participants sondés indiquent n'avoir aucun argent de côté.
Egalité de revenus, mais pas de fortune
D'autres études chiffrées – provenant également de groupes privés – publiées ces derniers mois permettent de complèter cette pohotographie non-officielle du pays. Ainsi en novembre dernier, le «Global Wealth Report» de Credit Suisse plaçait une fois de plus la Confédération en tête des pays disposant de la plus grande fortune disponible par adulte: 561900 dollars l'an dernier. Mesuré en francs suisses, ce patrimoine moyen s'est accru de 44% depuis le tournant du siècle, remarquait alors Credit Suisse. Un constat qui n'a rien d'incompatible avec celui d'un gros quart de citoyens incapable d'epargner: quelques dizaines milliardaires suffisent à faire bouger la moyenne.
«Les études officielles se focalisent sur les inégalités de revenu, ce qui renvoie l'image d'une Suisse relativement plus égalitaire que les pays voisins», réagit Sergio Rossi, professeur d'économie à l'Université de Fribourg. «En réalité, intégrer le patrimoine des ménages dans ces classements dresse un tout autre portrait socio-économique du pays; de telles études cependant restent rares, car elles dérangent», poursuit le coordinateur du récent ouvrage collectif Repenser l'économie.
Et quand la dette s'en mêle...
Autre facteur à intégrer: le poids des dettes qui pèsent sur les ménages. En septembre dernier, un autre «wealth report» concocté cette fois par Allianz soulignait que «les ménages helvétiques, avec 98 340 francs affichent l'endettement par tête le plus élevé au monde». Une autre touche qui laisse apparaître, de façon impressioniste, un tout autre portrait socio-économique du pays.
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