Primes d’assurance maladie trop élevées, climat en danger, avenir des retraites, immigration. Quand on demande aux Suisses et aux Suissesses ce qui les préoccupe le plus, les réponses ont trait au pouvoir d’achat et à l’avenir de la planète. Selon le sondage national de Tamedia, l’égalité des sexes arrive bien plus loin au classement des priorités actuelles.
Un constat surprenant, à moins d’un mois de la Grève féministe du 14 juin? Que l’on ne s’y trompe pas: la thématique de l’égalité reste essentielle pour les femmes aujourd’hui en Suisse. En tout cas pour 30% d’entre elles, comme le souligne cette enquête.
Les femmes se disent aussi plus sensibles que les hommes au langage inclusif ou non binaire, revendication majeure de nombreux militant(e)s. Mais ce débat, toujours plus présent sur la scène politique et médiatique, passe au second plan pour une nette majorité des personnes interrogées. En particulier en Suisse romande.
«Coiffeuses, esthéticiennes ou assistantes en pharmacie, elles n’ont pas droit à un treizième salaire, pourtant devenu la norme dans la plupart des branches.»
Le chemin menant à la fin des inégalités est fait de combats multiples et plus importants. À commencer par celui visant l’égalité salariale entre hommes et femmes. Les écarts de rémunération pour une même fonction ou responsabilité demeurent largement inexpliqués, donc injustifiés et injustifiables.
Une récente étude de l’Union syndicale suisse pointe des salaires systématiquement plus bas dans les branches où les femmes sont majoritaires. Elles sont 24% à gagner moins de 4500 francs par mois, bien qu’elles aient un diplôme professionnel.
Coiffeuses, esthéticiennes ou assistantes en pharmacie, elles n’ont en outre pas droit à un treizième salaire, pourtant devenu la norme dans la plupart des branches. Bien au-delà des questions de vocabulaire, elles auront toutes les raisons de crier leur colère dans trois semaines.
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Éditorial sur l’égalité – Priorité aux salaires, pas au langage
Comme le révèle notre sondage, le débat sur l’écriture inclusive passe au second plan dans la lutte pour l’égalité des sexes en Suisse.