Quand autodétermination rime avec autodestruction
Axel Marion dit pourquoi il votera non à l'initiative «le droit suisse au lieu de juges étrangers».
L'initiative dite «pour l'autodétermination», soumise au vote le 25 novembre prochain, ne constitue pas seulement une provocation de plus de la part de l'UDC. Son acceptation représenterait une véritable trahison de l'identité de la Suisse, pour deux raisons au moins.
La première est que la Suisse renierait la tradition humanitaire qui a fait sa fierté et sa renommée depuis plus de 150 ans. Nous deviendrions ainsi le premier pays démocratique à inscrire dans sa Constitution que les valeurs supérieures de l'humanité, celles pour lesquelles Henri Dunant et ses successeurs se sont battus, deviennent secondaires. Quelle triste ironie!
La deuxième raison est plus pragmatique: la Suisse perdrait sa réputation de fiabilité sur la scène économique internationale. Qui voudrait conclure un accord avec un pays susceptible de le résilier suite à des soubresauts de politique intérieure? Ceci nous permet de rappeler que l'initiative UDC ne concerne pas seulement les droits de l'homme, mais aussi quelque 600 accords économiques. Des contrats, et donc des emplois, sont en jeu!
C'est sans doute ici l'aspect le plus pernicieux de la politique de l'UDC
Il faut rappeler que la Suisse s'est toujours construite en lien avec l'étranger, et qu'il serait contre sa nature d'endommager cette relation extérieure. Pays de cultures différentes, de petite taille mais logé stratégiquement au cœur de l'Europe, la Suisse a construit sa prospérité et même son identité par ce lien intense, d'abord avec les pays qui nous entourent, puis le reste du monde.
C'est sans doute ici l'aspect le plus pernicieux de la politique de l'UDC: faire croire que la Suisse devient plus forte en s'isolant, alors que c'est exactement le contraire que démontre notre histoire!
Il va de soi que l'acceptation de cette initiative renforcerait l'état de crise avec l'Union européenne, alors même que les dernières bonnes volontés restantes dans ce dossier – dont le Nomes – s'efforcent de sauver cette relation d'importance stratégique pour la Suisse.
Rappelons au passage que l'initiative dite «contre l'immigration de masse» acceptée en février 2014, dont on nous disait qu'elle n'aurait aucun effet collatéral, a signifié concrètement un recul très net de la recherche suisse au niveau européen, selon un rapport livré par la Confédération en septembre dernier.
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