Déconstruire les stéréotypes de genreQuand les hommes veulent parler entre eux, sans tabous
De plus en plus de Romands rejoignent des cercles de parole exclusivement masculins. Leur objectif est de se débarrasser des clichés liés à la virilité.
Depuis vingt-cinq ans, Luc Chapuis retrouve son cercle de parole une fois par mois à Lausanne. Un rendez-vous qu’il ne manquerait pour rien au monde.
PATRICK MARTIN
«Tu seras viril mon kid, je n’veux voir aucune larme glisser/sur cette gueule héroïque et ce corps tout sculpté.» «Kid», la chanson d’Eddy de Pretto, résonne douloureusement aux oreilles de Nicolas Luthi. Lui, au contraire, aimerait pouvoir exprimer ses émotions, et ne pas avoir honte de pleurer. Voilà longtemps que ce trentenaire, pasteur au sein de l’Église protestante de Genève, ne se reconnaît pas dans les modèles masculins véhiculés par la société, mais aussi par sa propre famille. «Mon père est né en 1933 dans un milieu populaire, où il n’y avait pas la place pour une parole intime», raconte-t-il.
