HistoireQuand Voltaire jouait ses tragédies à Mon-Repos
Le théâtre a connu un bel essor à Lausanne au XVIIIe siècle. La chercheuse Béatrice Lovis y a consacré sa thèse.

Au début des années 1760, David-Louis Constant d'Hermenches commande une série de peintures destinées à orner sa demeure seigneuriale. L'une d'entre elles illustre un moment particulièrement important dans la vie culturelle vaudoise du XVIIIe siècle. On y voit le maître des lieux costumé en sultan, poignard à la main, se diriger vers deux femmes richement parées et un homme d'un certain âge, assis sur une chaise, en retrait. Cet homme, c'est Voltaire, qui assiste à une représentation de Zaïre, sa grande tragédie, donnée sur le théâtre privé de Mon-Repos, à Lausanne. Nous sommes en hiver 1757. Le philosophe campe un second rôle, celui du vieux Lusignan. «Il ne devait pas apparaître dans cette scène du dernier acte, mais Voltaire était si enthousiaste du jeu des comédiens qu'il ne pouvait s'empêcher de sortir des coulisses en plein spectacle pour les féliciter.» Historienne de l'art et du théâtre à l'Université de Lausanne, Béatrice Lovis a consacré sa thèse à l'essor de la vie théâtrale lausannoise dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle fut foisonnante.