Les résultats de la COP26 en ont déçu plus d’un. Mais qui s’attendait réellement à une résonance positive dans la cacophonie du concert des nations? Selon la récente étude «Sophia», réalisée par l’institut M.I.S Trend, la véritable transition écologique se jouera dans les villes. Ce sont elles les véritables moteurs du changement: penser global, agir local.
La catastrophe climatique n’est plus seulement devant notre porte, elle a déjà mis son pied dedans et elle souffle son haleine brûlante sur nos paysages et nos villes. Notre viticulture, nos glaciers, notre biodiversité: les dégâts sont inchiffrables. Les décès liés à la canicule, les incendies et les inondations, personne n’est épargné et le rythme s’accélère. Les coûts sont énormes mais en théorie, nous tenons les clés de la solution: réduire, transformer, changer. Plus nous agissons vite et fort, moins nous aurons de conséquences à subir.
«Toute déclaration d’engagement en faveur du climat qui ne définit pas son mécanisme de financement ne fait que piètre figure d’effet d’annonce.»
Aujourd’hui, quasi tout le monde veut protéger le climat, quelle belle unanimité! Sauf lorsqu’il faut passer à l’acte. Là, tout devient beaucoup plus sorcier. Car même la plus forte des responsabilités individuelles ne peut faire l’économie du passage par le portefeuille pour remplacer un appareil, installer une pompe à chaleur, monter des panneaux solaires ou se raccorder au chauffage à distance. Sans investissement, pas de résultat. Et c’est à ce moment-là que l’on peut distinguer les véritables volontés d’action des paroles en l’air. Toute déclaration d’engagement en faveur du climat qui ne définit pas son mécanisme de financement ne fait que piètre figure d’effet d’annonce.
Solliciter l’engagement individuel en faveur d’un bien commun, certes, il y a chose plus aisée en politique. Les Villes cherchent donc des nouvelles solutions pour financer leur politique climatique. À Lausanne, la conversion d’un remboursement à hauteur de 34 millions de francs en taxe temporaire pour les clients des SIL, destinée à financer le Plan climat, a fait parler récemment. À Morges, le Conseil communal a accepté un point d’impôt dont les retombées, environ 855’000 fr. par an, seront affectées exclusivement à la Stratégie énergétique 2035. Cela représente en moyenne quatre francs par mois pour le climat par habitant.
Un exemple concret
Début décembre, le Conseil communal de Morges a voté à l’unanimité pour une étude qui débouchera sur des investissements à hauteur de plusieurs millions de francs pour, entre autres, protéger la Coquette contre les crues. Un petit exemple concret des dégâts et coûts que le réchauffement climatique cause pour une ville comme la nôtre.
Le lendemain du vote, trois partis de ce même Conseil ont lancé un référendum contre le point d’impôt affecté à la protection du climat. On dépense pour traiter les effets, mais on refuse d’investir pour résoudre le problème à la source. Entre les paroles et les actes, il reste du chemin à parcourir.
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L’invité – Quatre francs par mois pour le climat, est-ce trop?
Pascal Gemperli souligne que les actions en faveur du climat doivent être financées.