Pour la planète des cryptomonnaies, l’été a viré à l’hiver. Beaucoup de monnaies virtuelles, n’obéissant à aucune autorité régulatrice, ont perdu 90% de leur valeur par rapport à leur sommet de 2021. Plus inquiétant, certaines de ces monnaies adossées au roi dollar sont en proie à des fraudes ou à des fiascos financiers qui ont surpris les investisseurs les plus convaincus par la révolution du bitcoin, la première des monnaies virtuelles.
Sommes-nous en train d’assister à l’agonie d’une utopie? Celle qui soutient que des monnaies et actifs financiers pourraient vivre sans intermédiaires qualifiés (banques) et sans être placés sous l’autorité d’une banque centrale? Ou s’agit-il d’un simple accident de parcours d’une industrie jeune, très innovante et séduisante pour les générations nées avec l’idée qu’internet permet de s’affranchir de toutes les barrières? Dans le débat sur les vertus (ou défauts) des cryptomonnaies, on néglige l’importance de la technologie numérique, la fameuse blockchain, le moteur d’une formidable révolution, qui réduit les coûts et améliore l’efficacité des systèmes des paiements.
Et on sous-estime souvent le fait que la valeur d’une monnaie ne se décrète pas. La monnaie finit par s’imposer en réunissant des conditions précises, fondées sur la confiance, la véracité des informations et la transparence. Sur ce dernier point, le monde des cryptomonnaies a échoué. Une monnaie crédible ne peut probablement pas exister sans la tutelle d’une centrale et le concours d’intermédiaires fiables.
Si l’univers des crypto-actifs a pu pareillement progresser, c’est aussi parce que les banques centrales, y compris la Banque nationale suisse, ont tardé à combler un vide avec leur propre monnaie virtuelle. Cela va changer rapidement.
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Éditorial – Que penser des cryptomonnaies?
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