Après le drame à LutryQuel suivi pour les huissiers, parfois confrontés au pire?
Jeudi, une femme s’est immolée lors d’une visite de l’Office des poursuites. Une cellule psychologique est mise en place.

L’auto-immolation d’une femme, jeudi à Lutry, devant deux agents de l’Association Police Lavaux et trois employés de l’Office des poursuites (OP), soulève nombre de questions. Il y a toutes celles qui concernent la défunte et la dramatique spirale sociale et psychologique qui peut conduire à un tel geste, bien sûr. Il y a également celles qui concernent les professionnels ayant assisté à la scène. Nous nous concentrerons ici sur cet aspect.
Ils étaient donc cinq, chez cette ressortissante française de 56 ans, venus pour évoquer la mise en vente de son logement. Un policier, un employé de l’OP et une amie de la victime ont d’ailleurs été blessés en tentant de lui porter secours. D’après lematin.ch, seule cette dernière était encore hospitalisée jeudi soir.
«Différents organismes ont été contactés afin de mettre en place un suivi individuel à l’intention des employés concernés.»
Comment l’Ordre judiciaire vaudois gère-t-il ce genre de situations? «En plus d’un soutien médical, un premier soutien psychologique a immédiatement été apporté aux employés concernés, rapporte Liliane Beuggert, responsable de communication. De plus, différents organismes ont été contactés afin de mettre en place un suivi individuel à leur intention. Il a également été signalé à l’ensemble des collaborateurs de l’office qu’il y avait la possibilité d’organiser un débriefing pour celles et ceux qui ressentiraient le besoin d’être soutenus.»
Si les collaborateurs de l’OP sont parfois confrontés à des événements difficiles, en particulier «une certaine opposition lors des opérations liées aux ventes d’immeubles, notamment lorsqu’il s’agit de logements de famille», le Canton précise que «la situation tragique vécue jeudi est heureusement exceptionnelle». L’appui mis en place est donc particulier. «De manière générale, le soutien proposé est adapté à la gravité des cas. Un suivi psychologique est organisé en cas d’agression et dans des situations comme celle-ci», ajoute Liliane Beuggert.
Gérer la peine et aussi la violence
Dans un domaine professionnel où la détresse et l’agressivité humaine sont des possibilités quotidiennes, des mesures sont également prises en amont afin de préparer les collaborateurs. «L’Ordre judiciaire organise des cours obligatoires de gestion de la violence dans le cadre de la formation des futurs huissiers et huissières des Offices des poursuites et faillites. Ces cours sont dispensés par un professeur de Võ-Vietnam et par une psychologue FSP. Ils portent notamment sur la gestion émotionnelle et la «désescalade» des situations sensibles, et comprennent également un volet d’autodéfense.»
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