Ciment, vaches, numérique, voitures…Qui émet quel gaz à effet de serre?
Les gaz à effet de serre seront au cœur des débats à la COP26 de Glasgow. Leur augmentation, très rapide, à cause des activités humaines, découle majoritairement de la production et de l’utilisation d’énergie.

Quand on parle des émissions de gaz à effet de serre, comme ce sera largement le cas à la COP26 de Glasgow, «les thématiques de responsabilité et d’exemplarité soulèvent la question de savoir comment ils sont émis, où et par qui», explique Patrick Dümmler, un responsable de recherche d’Avenir Suisse qui a cosigné un récent rapport de 200 pages sur le sujet.

La principale cause du problème, c’est la production ou l’utilisation d’énergie, qui provoque les trois quarts des émissions de gaz à effet de serre actuelles (73,2%) dues à l’activité humaine. Les impacts commencent dès l’extraction des combustibles fossiles, quand 6% des gaz à effet de serre sont libérés dans l’atmosphère.
«Les thématiques de responsabilité et d’exemplarité soulèvent la question de savoir comment ils sont émis, où et par qui.»
Ensuite, l’industrie, les bâtiments et les transports sont les plus impliqués. Chez les industriels, on surveille la production de fer et d’acier, mais aussi la pétrochimie. De leur côté, les logements sont responsables de 11% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.
Enfin, côté transports, la route pèse presque 12% des émissions, alors que le transport aérien, souvent cité, frôle les 2%, soit beaucoup plus que les trains (0,4%).
L’industrie numérique pèse déjà 4% des émissions
L’industrie numérique n’apparaît pas dans notre schéma (voir illustration en tête d’article). Et pourtant, ce secteur énergivore est en forte croissance, et «on lui doit déjà plus de 4% des émissions de gaz à effet de serre», précise Frédéric Bordage, de GreenIT.fr.
Hors énergie, 18% des gaz à effet de serre sont imputables à l’agriculture et à des changements d’affectation des terres (comme la déforestation), dont un tiers résulte de l’élevage du bétail (qui produit du méthane quand les ruminants ruminent) et de l’utilisation d’engrais (les nitrates).
La gestion des déchets (processus de décomposition) joue un rôle plus modeste (3,2%) mais bien réel, comme la gestion des produits industriels (5,2%), où le ciment tient une place à part. Dans le schéma ci-contre, on lui attribue 3% des émissions, soit les seules émissions mesurées durant le processus de production. Mais les cimentiers utilisent également de l’énergie pour le chauffage du calcaire, ce qui fait qu’au total, les émissions de gaz à effet de serre liées au ciment seraient de quelque 8%.
«Une politique climatique efficace», Patrick Dümmler et Lukas Rühli, Avenir Suisse, mai 2021, 200 pages
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