Grève féministe en Suisse (direct)Revivez les moments forts de la grève féministe du 14 juin 2022
De nombreuses manifestations sont prévues ce mardi pour lutter contre les inégalités de genre. Suivez avec nous les rassemblements et les réactions.
La grève féministe du 14 juin s'achève et entre désormais dans l'histoire après avoir mobilisé dans les rues de toute la suisse environ 50’000 personnes.
L'égalité salariale était la thématique au coeur de la plupart des manifestations, avec le slogan «augmenter les salaires, pas l’âge de la retraite». Une nouvelle grande grève est prévue le 14 juin 2023.

Trois ans après la grande grève des femmes, les choses n’ont pas assez bougé en direction de l’égalité, critique l’Union syndicale suisse (USS). «Pire encore, une révision de l’AVS sur le dos des femmes menaces», déplore-t-elle. Cette thématique était donc au coeur de la plupart des manifestations, avec le slogan «augmenter les salaires, pas l’âge de la retraite».
L’heure est également à une répartition équitable du travail non payé, ajoute l’USS. Il s’agit également de combattre toutes les formes de discriminations fondées sur le sexe.

Sur la Place Fédérale, à Berne, «les femmes ont interpellé les passants et les parlementaires pour attirer leur attention sur la pauvreté des femmes à l’âge de la retraite. Celles-ci touchent un tiers de rente en moins que les hommes. Ce sont donc les salaires trop bas et les rentes des femmes qu’il faut augmenter, pas l’âge de leur retraite», indique le syndicat Unia.
Les femmes travaillent «souvent à temps partiel, sans l’avoir choisi, dans des professions mal rémunérées, pourtant reconnues comme essentielles, comme les soins, la vente ou le nettoyage. Et ce sont elles qui, encore et toujours, assument la plupart des tâches ménagères et familiales, sans aucune rémunération ni reconnaissance», a ajouté le syndicat qui a expliqué que les femmes se préparent aussi pour une nouvelle grande grève en 2023.

Pétition européenne déposée
De son côté, la Jeunesse socialiste (JS) a décerné la «proposition la plus merdique de réforme des retraites «aux Jeunes PLR qui proposent d’augmenter l’âge de la retraite à 65 ans pour tous et de l’indexer à l’espérance de vie. «La JS décerne au jeune parti bourgeois le prix de la «brosse à chiotte en or» pour cette absurdité», a-t-elle indiqué.
Feminist Asylum, une coalition européenne qui regroupe 261 organisations de 18 pays d’Europe, a choisi aussi cette date symbolique du 14 juin pour adresser une pétition féministe européenne pour une reconnaissance effective des motifs d’asile propres aux femmes, aux filles et aux personnes lgbtiqa+ au Conseil fédéral et au Parlement.
Le texte a déjà été déposé le 18 mai à la Commission européenne des pétitions à Bruxelles, munie de 39'063 signatures récoltées en ligne (35’482) et sur papier (3581) entre novembre 2021 et mai.
A l’occasion de la journée de grève féministe, environ 50’000 personnes sont descendues dans la rue mardi dans toute la Suisse, selon l'Union syndicale suisse. Elles se sont mobilisées contre la réforme AVS 21. Une nouvelle grande grève est prévue le 14 juin 2023.
Les femmes ont manifesté dans de nombreuses villes de Suisse. Elles étaient plus de 2000 en début de soirée à Berne, rassemblées sur la Place fédérale, avant un défilé prévu à travers la ville. Les manifestantes étaient environ 4000 à Genève et plusieurs milliers à Lausanne ou à Zurich.
A Lausanne, les manifestantes sont parties peu avant 19h00 de la place de la Riponne pour un tour dans le centre-ville. Nombreuses à s’être vêtues en violet, elles ont chanté, dansé et égrainé les slogans dans une ambiance festive. «Les femmes changent le monde» ou «L’avenir est féministe», pouvait-on notamment lire sur certaines banderoles.

«D’habitude elles rangent, le 14 juin elles dérangent», pouvait-on lire sur une pancarte brandie par une manifestante à Genève. Le défilé aux tonalités violettes s’est mis en mouvement vers 18h30, au rythme des groupes de percussions. Il a effectué une grande boucle qui a passé par le pont du Mont-Blanc avant de rejoindre le parc des Bastions.
A Zurich, les manifestantes ont demandé à «Monsieur» de leur «laisser la place» et à «Madame» de «prendre place». Ballons de couleur lilas en mains, elles ont réclamé des rentes AVS plus élevées et la fin de l’inégalité salariale.
Outre les manifestations, les femmes ont organisé des actions dans plus de 30 communes durant la journée. A Lausanne, atelier d’initiation à la boxe, performances, exposition de linge sale ou encore chorale anarchiste ont eu lieu tout l’après-midi. A Genève, Bâle, Lucerne, la Chaux de Fonds, Neuchâtel ou encore à la Vallée de Joux, les femmes se sont également mobilisées.
A Genève, la manifestation de la grève des femmes du 14 juin a réuni environ 4000 personnes mardi soir. La mobilisation féministe était notamment placée sous le signe de l’opposition à la réforme AVS21 et pour l’introduction du consentement en matière de relations sexuelles dans le Code pénal.
«D’habitude elles rangent, le 14 juin elles dérangent», pouvait-on lire sur une pancarte brandie par une manifestante. Le défilé aux tonalités violettes s’est mis en mouvement vers 18h30, au rythme des groupes de percussions. Il a effectué une grande boucle qui a passé par le pont du Mont-Blanc avant de rejoindre le parc des Bastions.

La tête du cortège était constituée «d’un bloc en mixité choisie sans homme cisgenre», soit des personnes qui sont «assignées» hommes à la naissance et qui se reconnaissent comme tel, a expliqué une organisatrice de la manifestation. Dans les discours, les luttes étaient plurielles et s’entrecroisaient, contre le patriarcat, le capitalisme, le racisme, l’islamophobie, ou encore les frontières.
Travail gratuit
Actions artistiques, atelier de pancartes, pique-niques: avant le grand défilé, la journée a été ponctuée par de multiples activités destinées à mobiliser pour une réelle égalité entre femmes et hommes. Les Suissesses ont obtenu le droit de vote et d’éligibilité en 1971.

Le 14 juin 1991, une première grève féministe dénonçait le fait que l’égalité était encore loin du compte.
Dans l’après-midi, la place de Neuve a aussi été le théâtre d’une action symbolique du Collectif genevois de la grève féministe. Des femmes y ont exprimé leur colère en dansant à 15h19, l’heure à partir de laquelle les femmes travaillent gratuitement en Suisse chaque jour, au vu du 20% d’inégalités salariales par rapport aux hommes. Au même moment, les cloches du temple de la Madeleine ont sonné.
A noter que, à la suite des organisateurs de la manifestation du 1er mai, le Collectif genevois de la grève féministe n’a pas non plus demandé d’autorisation de manifester aux autorités, comme l’exige la loi genevoise sur les manifestations. Il s’est limité à une annonce, en signe de «désobéissance légale».
Ambiance festive dans les rues basses, sous les yeux surpris et amusés des touristes à Genève.
Un internaute a immortalisé, via un tweet, le passage du cortège à Montbenon.
En marge du cortège, certaines militantes réalisent des actions de collages féministes. Ici rue de la Madeleine.

Impressionnant, le cortège a serpenté au Flon avant de se diriger vers la clinique Cecil

Nouveau florilège de pancartes du cortège à Lausanne:





Le cortège genevois s'élance au son des tambours et de la musique diffusée par des camions. Environ 2000 personnes défilent en direction des rues basses.

Le cortège s’ébranle à Lausanne! Les pancartes se dressent. Florilège:






Le compte Twitter de la journaliste Muriel Ballaman de la RTS donne une idée de l'ambiance qui marque la grève féministe à Fribourg.
Artiste, dirigeante, avocate ou militante, dix personnalités de tous horizons nous disent ce que représente pour elles la mobilisation du 14 juin. Lire notre article.

Au bout du lac, la manifestation a commencé dès 18h30 sur la Place Neuve, où se sont massés plusieurs femmes et hommes solidaires. Un tweet de la journaliste Julie Zaugg de Leman Bleu TV relate l'ambiance.
Les slogans, c’est aussi en langage des signes.

Traduction: «So so so, solidarité, avec les femmes du monde entier!»
Sous le coup de 18h30, la grande manifestation marquant la Grève féministe a démarré à Lausanne et Genève. L'événement est prévu dans plusieurs villes de Suisse.

La place de la Riponne se remplit et se colore de violet, en mode flashmob pour lancer la machine. Le cortège doit débuter à 18h30.

En attendant le départ de la manifestation, on prévient aussi la déshydratation pour tous les genres, avec «l’Administration cantonale d’avitaillement en bière».

A Genève, des lycéennes ont mis de côté leurs révisions pour se mobiliser mardi en marge de la journée nationale de grève féministe, qui mobilise contre les inégalités homme-femme dans un pays encore frileux sur ce sujet.
«Je suis féministe toute l’année», sourit Lola Botelho, 17 ans. «Mais je ressens quand même que le 14 juin, il y a un peu une puissance collective et quelque chose de solidaire entre nous toutes !»
Ressuscitée en 2019 par une nouvelle génération d’activistes après une première édition sans suite en 1991, cette journée de mobilisation incite notamment les femmes à quitter le travail plus tôt pour protester contre les inégalités salariales.
La journée commémore l’adoption du principe d’égalité entre les femmes et les hommes dans la constitution, le 14 juin 1981, dans un pays où le droit de vote des femmes n’y a été adopté qu’en 1971.
Le canton de Genève fait figure d’exception : face aux demandes insistantes d’un collectif étudiant, les autorités ont décidé début juin de ne pas organiser d’examens à cette date, qui tombe au milieu des épreuves de fin d’année – y compris celles du baccalauréat.

Une telle mesure avait déjà été mise en place pour le retour du mouvement de grève il y a trois ans, avant d’être stoppée pendant la pandémie. «Ça veut dire pouvoir profiter de la journée à 100%, pouvoir s’investir aussi dans cette journée», explique la trésorière de l’association féministe du secondaire II, responsable du retour de la mesure, Justine de Lieutraz.
«Je me sens soutenue et comprise ce jour-là», abonde Lola Botelho, qui espère que ses camarades vont profiter de l’absence d’examens pour se mobiliser : «plus on est, plus on est forte et puissante !» Agée de 19 ans, Justine passe elle actuellement les épreuves du baccalauréat – dont l’oral de mathématiques, prévu mercredi, soit le lendemain de la grève, et pour lequel elle s’est préparée en avance.
«On ne va pas rater notre scolarité à cause de cette journée», s’exclame celle qui porte un haut violet, la couleur de ce mouvement de grève, entourée d’une dizaine de lycéennes réunies pour un atelier pancartes avant le début du défilé clôturant la journée. On peut y lire, inscrit à l’encre rouge : «les mots ont un impact», «le patriarcat tue» et «les remarques sexistes c’est déjà de la violence.»
Sur la Place Neuve à Genève, le public annonce en chanson les couleurs de la grande manifestation qui commence dès 18h30. Un tweet de la journaliste Julie Zaugg de Leman Bleu TV nous relate l'ambiance.
Durant toute la journée de grève, des événements sont organisés par la Collective interreligieuse de femmes et d’hommes de l’Église protestante de Genève, de la PFIR et de femmes catholiques.
Après avoir fait sonner les cloches du Temple de la Madeleine à 15h19, heure symbolique de l’inégalité salariale, les participants et participantes ont cassé de la vaisselle pour exprimer leur mécontentement face aux injustices et violences sexistes.

Puis, dans un message positif et tourné vers l’avenir, de petites mosaïques ont été reconstituées avec les débris, symbolisant les voeux et souhaits de changement. «Je voudrais que ma petite-fille, Anaïs, qui a 2 ans et demi, grandisse dans un monde plus égalitaire, confie Joséphine, venue par curiosité. Je souhaite qu’elle trouve l’amour mais surtout le respect, c’est le plus important pour moi.» LFR
ATS/Arnaud Mittempergher/EAH
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