Jean-Claude Juncker fanfaronnait il y a une dizaine de jours en annonçant un «véritable succès». La victoire dont parlait le président de la Commission européenne? Avoir réussi à faire plier les opérateurs télécoms. Désormais, téléphoner, envoyer des SMS ou surfer sur Internet coûte au propriétaire d'un téléphone mobile le même prix, peu importe qu'il se trouve sur son canapé ou en vacances dans un autre pays de l'Union européenne (UE). Dommage pour les clients d'opérateurs helvétiques, la Suisse n'est pas concernée. Et reste fidèle à son statut d'îlot de cherté. Passer un long appel ou, surtout, surfer plus que de raison sur Internet lors d'un séjour dans un pays voisin peut réserver de désagréables surprises à son retour.

«Le changement de paradigme européen pourrait faire bouger les choses»

Pour éviter de faire grimper sa facture de téléphone, mieux vaut se déconnecter, ou avoir choisi le bon contrat ou la bonne option. Pas toujours facile de s'y retrouver dans cette jungle tarifaire où les conditions varient selon l'opérateur, l'abonnement et le pays visité. Les comparateurs en ligne aident à s'y retrouver. Encore faut-il prendre le temps de s'informer, les opérateurs l'ont bien compris.

Certes les tarifs d'itinérance baissent depuis plusieurs années. Mais les coûts de la téléphonie mobile restent trop élevés. La fin du roaming pour nos voisins ne fait qu'accentuer ce fossé. Et en l'absence de toute pression de la Confédération, actionnaire majoritaire de Swisscom, les opérateurs auraient tort de se priver de cette source importante de revenus. Le changement de paradigme européen pourrait faire bouger les choses. Le mouvement est déjà lancé: après l'annonce de la fin du roaming dans l'UE, des interpellations sur les frais d'itinérance ont été déposées sous la Coupole. L'une d'entre elles demande que les Suisses bénéficient des mêmes conditions que les ressortissants européens en matière d'itinérance. Ce n'est pas trop demander.