Portrait d’Albert BanderetRoi de l’Exécutif, le paysan chasseur a la justice en ligne de mire
L’ancien syndic de Champagne et préfet de Grandson a le service aux citoyens chevillé au corps.

Il faut imaginer Albert Banderet courbé sur son vélomoteur, qui remonte un soir d’hiver de la Poissine, pour aller gérer l’écurie. «J’étais manœuvre à la scierie la journée. À la vingtaine, avec 20 hectares et trois gamins, il fallait bien gagner des sous», lâche le Champagnoux, aujourd’hui retraité d’un domaine de 116 ha, remis en 2003 au cadet des gamins.
«Le propriétaire de la ferme voulait qu’il y ait des géraniums aux fenêtres et que la cour soit balayée.»
L’agriculteur a rangé son boguet, mais conservé le sens des réalités. Il a fait fructifier son domaine, à force de décisions intelligentes et d’huile de coude. Et, n’en déplaise à son régent, qui lui disait qu’il n’avait «pas besoin de faire la prim’ sup' pour faire paysan», ce sont ses études de maître agriculteur qui lui ont attiré les faveurs de M. Marti, ingénieur agronome de Schönbühl. Ce dernier accepte de lui louer – puis de lui vendre – son domaine, «pour autant qu’il y ait des géraniums aux fenêtres et la cour balayée».