Romain Détraz aimerait bien se piquer aux Jeux
Vainqueur surprise d'une course Coupe du monde l'an passé à Arosa, le skieur de Forel pense à Pyeongchang dans un coin de sa tête.

Ça n'aurait pas dû arriver
Le 13 décembre 2016, Romain Détraz avait étonné son monde. Vainqueur à Arosa, le skieur de Forel entrait de plain-pied dans la cour des grands. Dans le canton de Vaud, le skicross ne se résumait plus, pour le grand public, au nom de Fanny Smith. Dans la station grisonne, Détraz avait devancé le Canadien Brady Leman et le Français Jean-Frédéric Chapuis. «Moi aussi, je suis surpris», concédait tout à trac l'intéressé. «Au réveil ce matin, si on m'avait dit que je gagnerais ce soir, je n'y aurais jamais cru. Ce succès restera gravé dans ma mémoire. Il n'a pas changé ma vie mais le regard que me portent désormais mes adversaires.»
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C'est hélas arrivé
Le 20 janvier dernier, à Sollitude, aux États-Unis, une chute en finale rappela cruellement à Détraz les aléas de l'existence. Résultat des courses: fracture d'une cervicale, déchirure des muscles de la cuisse et élongation du ligament collatéral interne du genou. «Tout en haut puis tout en bas. Ça a été la saison de tous les extrêmes», commente l'athlétique (1,87 m pour 81 kg) Romain Détraz sans en faire un mélodrame. Il parle de risques du métier.
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Ça aurait pu être pire
«Je suis resté deux jours à l'hôpital mais j'aurais pu être paralysé. J'ai porté une minerve pendant six semaines. Du jour au lendemain, je suis passé d'acteur à spectateur. J'ai relativisé. J'ai pris sur moi, pris le temps libre qui s'offrait à moi pour faire autre chose. Je n'ai pas pu produire des efforts avec le haut du corps. En revanche, j'ai pu m'astreindre assez rapidement à des séances de musculation pour la cuisse et le genou.» Le temps et les exercices ont fait leur œuvre. «J'ai retrouvé mon corps, mes sensations et mes moyens dans le courant de l'été. J'avais déjà rechaussé mes lattes fin avril lorsque j'ai effectué des tests de matériel en vue de cet hiver.»
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C'est arrivé
Pour le meilleur? La suite des événements a ressemblé à la routine – façon de parler – liée au statut de skieur d'élite. «Nous avons passé dix semaines d'entraînement à Saas-Fee dans des conditions optimales. Il n'y a pas beaucoup de glaciers pour peaufiner sa préparation et plusieurs cadres nationaux étrangers étaient aussi présents. Ça a créé une saine émulation, ça été l'occasion de se tirer la bourre plus simplement de se tirer vers le haut.»
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Ça va arriver
Le coup d'envoi de la Coupe du monde sera donné les 8 et 9 décembre à Val Thorens. «Cela nous renseignera utilement sur la forme des uns et des autres. Mais il ne faudra pas en tirer des conclusions hâtives. Il s'agira de la première de six courses au programme qui s'étaleront en quinze jours.» Pour boucler son budget, Romain Détraz a besoin de quelque 35'000 francs. Le compte est bon grâce à l'Aide sportive suisse, ses sponsors personnels et ses parents.
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Tout peut arriver
«Me qualifier pour les JO de Pyeongchang (9 au 25 février) constitue mon objectif principal de la saison. Mais ce sera compliqué. Alex Fiva, Armin Niederer, Marc Bischofberger et Jonas Lenherr ont les faveurs de la cote pour décrocher les quatre billets qualificatifs. Je suis le premier des viennent ensuite. Et comme en skicross, on n'est jamais sûr de rien, tout peut arriver… Il y a deux ans, une épreuve test s'était tenue à Pyeonchang dans la perspective du rendez-vous olympique. N'appartenant pas au cadre de Coupe du monde, je n'étais pas du voyage.» En mai, il a bénéficié d'une sorte de séance de rattrapage. «Lors d'un week-end de préparation, nous avons eu une présentation de la Corée du Sud, et de son mode de vie. C'était une façon de se projeter, de se mettre dans l'ambiance.»
Pour favoriser ses desseins, Romain Détraz a «mis entre parenthèses ses études à l'EPFL (Sciences du vivant) pour deux ans.» Pour la petite histoire olympique, rappelons que Mike Schmid avait été sacré premier médaillé d'or de la discipline. C'était en 2010, à Vancouver. Le Bernois a inspiré Détraz dans son action. Maintenant, il aimerait bien se piquer aux Jeux.
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