CoronavirusRuée sur les brocantes en période de pandémie
Que ce soit pour se débarrasser d’objets ou pour en acquérir de nouveaux, les Romands se tournent vers les magasins de seconde main depuis le début de la pandémie.

La fin du semi-confinement, ce printemps, a entraîné une ruée sur les brocantes et magasins de seconde main. Pour se débarrasser d’objets superflus bien sûr. Mais aussi pour en acquérir de nouveaux, un engouement qui perdure.
«Après le premier lockdown, on a vécu un tsunami. Les gens faisaient la queue pour nous apporter des choses. À un moment, on a dû refuser des marchandises. On n’avait plus de place de stockage. Il a fallu jusqu’à fin juin pour tout absorber», se souvient Christian Sarbu, gérant de la brocante de l’Armée du salut, à la Borde à Lausanne.
«Les gens ont beaucoup trié pendant les deux mois de fermeture» confirme Olivier Gretler, responsable du Galetas du CSP, au Mont-sur-Lausanne. À la réouverture à mi-mai, les brocantes ont reçu quantité d’habits, jouets, vaisselle et bibelots divers.
Cet afflux de marchandises ne s’est pas tari le reste de l’année. «En ce moment aussi, on reçoit plus que d’habitude», constate Olivier Gretler. «On croule sous les dons d’objets. Beaucoup viennent de Genève où les commerces ont fermé en novembre», explique Joël Valiton, directeur de L’Escale, à Saint-Prex, qui vend une partie des objets sur place et envoie le reste comme don humanitaire.
Ventes aussi en hausse
Les ventes, aussi, ont pris l’ascenseur. Au Galetas, Olivier Gretler se dit «très content». «On constate une hausse. Septembre, octobre et novembre sont de très bons mois», note-t-il. Même s’il ne sera pas partout possible de rattraper les deux mois de fermeture.
Les objets dits «de luxe» (art et collection), prisés des professionnels, sont également recherchés. «On nous en demande plus. Peut-être parce que la concurrence est moins active. Elle peut moins travailler. Les petits brocanteurs indépendants ne peuvent plus faire les marchés. Ils se plaignent d’une année difficile», relève le gérant de la brocante de l’Armée du salut.
Pas de peur
La pandémie ne semble pas freiner l’engouement pour des articles déjà utilisés par d’autres. «Avec des collègues, on se demandait si les gens viendraient moins acheter de marchandise. C’est le contraire. Ils n’ont pas peur d’acquérir des objets de seconde main», constate le responsable du Galetas.
Une conséquence de la précarité dans laquelle la pandémie de coronavirus a plongé de nombreuses familles? Impossible à dire, expliquent en chœur les trois gérants. «On ne sait pas. On ne pose pas la question».
Clientèle plus jeune
Les brocantes voient arriver de nouveaux visages. «Il y a une clientèle plus jeune qui rejette la surconsommation et s’engage pour sauver la planète», observe Olivier Gretler. «Il y a une prise de conscience par rapport au climat, à la planète», renchérit Christian Sarbu.
Les bénévoles, eux, continuent de venir donner un coup de main. «Ils restent fidèles, même s’il n’est pas facile de travailler dans les conditions sanitaires actuelles, en conservant ses distances», ajoute le responsable du Galetas. «Malgré la pandémie, les gens viennent: pour travailler, pour donner ou pour acheter».
ATS/NXP
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