Ados et cannabis: 7 conseils aux parents
AddictionLa marijuana est de plus en plus puissante. Une consommation fréquente constitue une menace pour la santé psychique des jeunes.

Les statistiques sur la consommation de cannabis des adolescents démontrent la popularité du produit. À 15 ans, 27% des garçons et 17% des filles ont goûté à la marijuana. Cela constitue souvent une source d’inquiétudes pour les parents. Quelques conseils pratiques:
Contacter un professionnel en cas de questions
Les adolescents fument de la marijuana par curiosité, pour le plaisir ou pour appartenir à un groupe. Son absorption donne un sentiment d’euphorie. Attention toutefois: une consommation importante peut constituer une manière de masquer des difficultés et d’éviter une souffrance. L’usage récréatif peut se transformer en consommation abusive. Ne pas hésiter à en parler avec son pédiatre/médecin, qui saura vous aiguiller si nécessaire vers une structure traitant les addictions, telle DEPART Centre au CHUV (repérage, évaluation et accompagnement d'adolescents consommateurs de substances), ou vers un psychologue.
Repérer les signes de consommation abusive
Un adolescent sur six qui fume de la marijuana présente des signes de dépendance, selon la Société canadienne de pédiatrie (SCP). Ce chiffre est élevé, donc. Les signes qui permettent de détecter une consommation abusive sont les suivants: baisse des notes à l’école, absentéisme scolaire, désintérêt pour ses passe-temps favoris et/ou ses activités sportives, irritabilité et conflits avec la famille, difficulté voire refus de se lever le matin. La prise fréquente de cannabis peut aussi être confirmée par d’autres détails, souvent physiques: rougeur des yeux, bouche sèche et fringales subites. Des feuilles de papier à rouler ou un collyre pour les yeux qui traînent peuvent aussi alerter.
Comprendre l'évolution du taux de THC
Le cannabis est de plus en plus fort. Principe actif du cannabis, le THC est davantage concentré que par le passé, ce qui augmente l’effet des joints. Croisements génétiques, sélection de plantes et nouvelles techniques horticoles (serres, lampes, etc.) sont passés par là. Au cours des dernières décennies, la concentration de THC du cannabis a grimpé, passant à 1% en 1960 à parfois plus de 20% aujourd’hui. L’émergence de ce cannabis avec plus de 10% de THC inquiète. Selon une récente étude du King’s College de Londres, la consommation quotidienne de ce type de marijuana constitue un facteur aggravant dans le développement de psychoses.
Trouver les mots pour lui parler
Chose délicate et difficile s’il en est. Le sujet du cannabis doit être abordé calmement, dans un lieu propice à la discussion, un parc par exemple. Il faut le faire de manière spontanée, et éviter les phrases de type «on doit parler après le repas», afin de ne pas générer d’anxiété. Il faut exprimer son inquiétude et son désaccord face à une consommation excessive, mais sans jugement ni critique. Ce qui n’empêche pas la fermeté. «Votre position doit être claire: votre adolescent ne doit pas en consommer», explique Addiction Suisse. Il doit entendre que vous vous souciez de son bien-être. Il est essentiel de ne pas faire de sermon, car le jeune risque autrement de se replier sur lui-même. Au contraire, il est central de tenir compte de son point de vue, de l’écouter et de l’encourager à participer au dialogue. Les tactiques alarmistes ou exprimant de la déception sont à proscrire. Il faut être curieux pour que le dialogue s’installe. Au fil du temps, cette attitude sera payante.
Connaître les effets possibles sur son cerveau
Le cerveau des adolescents est affecté par la prise fréquente de cannabis. Cela est lié au cortex préfrontal, zone qui contrôle le raisonnement et les émotions n’atteignant sa pleine maturité que vers l’âge de 25 ans. Jugements et prises de décisions peuvent ainsi être altérés par la prise de marijuana. Les comportements à risques, sexuels ou sur les routes notamment, peuvent être aggravés.
S'inquiéter des risques liés aux autres substances
La consommation régulière de chanvre est étroitement liée à la prise d’autres substances, notamment l’alcool et la cigarette. Plus grave, elle est aussi associée à la prise de cocaïne ou d'ecstasy. «Une étude réalisée en France auprès d’adultes et d’adolescents a établi que 0,4% de ceux qui n’avaient pas consommé de cannabis au cours de l’année précédente avait expérimenté d’autres drogues, par rapport à 25% des consommateurs réguliers de cannabis», illustre la SCP. Bref, la consommation quotidienne de cannabis n’est pas un acte anodin.
Surveiller les troubles associés
Il faut être attentif. Avec le temps, une consommation régulière à l’adolescence peut favoriser l’anxiété, la dépression, voire les symptômes psychotiques, tels les troubles de la pensée, idées délirantes ou hallucinations. «Le cannabis peut susciter une psychose aiguë ou transitoire chez les adolescents, même s’ils n’ont pas d’antécédents de maladie mentale», s’inquiète la SCP, qui ajoute qu’il a «une forte association entre la consommation quotidienne de cannabis et la dépression chez les adolescents et les jeunes adultes.»
Créé: 28.03.2019, 16h15
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