Des IRM plus sains grâce à une molécule naturelle
LausanneDes chercheurs lémaniques ont développé une méthode pour réduire les risques et les coûts de la radiologie en général et de l'IRM de contraste en particulier.
Les travaux des chercheurs permettent d'améliorer la résolution en ne recourant qu'à une substance naturellement présente dans l'organisme. L'imagerie par résonance magnétique (IRM) est une technique médicale très répandue qui permet de générer des images d'organes internes comme le coeur, les poumons, le foie et même le cerveau. Depuis son invention en 1977, elle est devenue une pièce maîtresse de la radiologie, a indiqué lundi l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).
Le procédé présente toutefois une faible sensibilité et ne pouvait jusqu'ici être optimisé qu'en injectant aux patients des agents potentiellement toxiques.
La préparation de ces agents de contraste nécessite d'utiliser des produits chimiques réactifs appelés radicaux persistants, qui peuvent se montrer toxiques pour les patients. Pour cette raison, ils doivent être filtrés avant injection et requièrent des tests pharmacologiques supplémentaires, ce qui réduit considérablement le contraste de l'IRM et présente des risques pour la santé.
Une substance naturelle
L'équipe du Pr Arnaud Comment, de l'EPFL, a développé une solution à ce problème. Elle a découvert qu'une IRM de contraste à haute résolution pouvait être effectuée sans radicaux persistants grâce à de l'acide pyruvique, une substance organique que l'on trouve naturellement dans le corps suite à la dégradation du glucose.
Les scientifiques ont exposé à des ultraviolets un échantillon congelé pur pendant une heure afin de produire des radicaux non persistants hautement concentrés. Ceux-ci se sont automatiquement recombinés pour générer une solution ne contenant que des composés naturellement présents dans le corps, mais à de faibles concentrations.
Cette préparation a ensuite été utilisée pour pratiquer une IRM haute résolution d'un cerveau de souris. Les images obtenues étaient d'une définition spatiale et temporelle si détaillée qu'elles permettaient même de suivre le métabolisme de l'acide pyruvique dans le cerveau du rongeur.
Meilleurs diagnostics
Cette nouvelle méthode d'hyperpolarisation avec des composés non toxiques, qui diminue ou élimine complètement les effets secondaires pour la santé, ouvre des champs nouveaux. Dépourvue de filtrage et de tests additionnels, elle permet de réduire le temps et les coûts nécessaires aux protocoles d'IRM de contraste, améliorant ce faisant la qualité des images et des diagnostics.
Les auteurs de cette étude, née d'une collaboration entre l'EPFL, l'Institut Paul Scherrer, ainsi que les universités de Lausanne et Genève, estiment que leur découverte va intégrer rapidement le milieu médical et qu'il s'agit là d'un «pas décisif vers une radiologie clinique sans effet secondaire». Ces travaux sont publiés dans la revue américaine PNAS. (ats/nxp)
Créé: 21.10.2013, 23h26
Articles en relation
Publier un nouveau commentaire
Nous vous invitons ici à donner votre point de vue, vos informations, vos arguments. Nous vous prions d’utiliser votre nom complet, la discussion est plus authentique ainsi. Vous pouvez vous connecter via Facebook ou créer un compte utilisateur, selon votre choix. Les fausses identités seront bannies. Nous refusons les messages haineux, diffamatoires, racistes ou xénophobes, les menaces, incitations à la violence ou autres injures. Merci de garder un ton respectueux et de penser que de nombreuses personnes vous lisent.
La rédaction
Caractères restants:
J'ai lu et j'accepte la Charte des commentaires.