Le cinéma autrementSe faire un film en aveugle, ça ressemble à quoi?
Pour la première fois en Suisse romande, des films sont diffusés en audiodescription, sans les images. Natacha de Montmollin veut susciter de nouvelles sensations au public valide. Reportage à Yverdon.

Aller au cinéma les yeux fermés – au propre comme au figuré – revient pour le spectateur à renverser toutes ses habitudes en matière de septième art. Lors d’une «projection» organisée par Natacha de Montmollin, nul besoin de visionner les dernières bandes-annonces. Le film – choisi d’avance – n’est plus à l’affiche et reste un secret jusqu’au démarrage de la séance, histoire de ne pas gâcher l’expérience sensorielle avec des images résiduelles en mémoire. Dès lors, la beauté de la mise en scène ou la démesure des effets spéciaux n’ont plus aucun intérêt.