À découvrir avant tout le mondeDix avant-premières à voir cette semaine à Lausanne
Les Rencontres 7e art Lausanne étoffe sa programmation avec une ribambelle de films projetés en exclusivité à Lausanne, du 4 au 12 mars. Tour d’horizon

«Sur les chemins noirs»: Jean Dujardin joue Sylvain Tesson
Le réalisateur Denis Imbert prend ses libertés pour mieux respecter le récit du routard des lettres, Sylvain Tesson. En 2014, en visite à Chamonix chez son ami Jean-Christophe Rufin, cet amateur de sensations fortes monte sur le toit, une vieille habitude chez lui. Mais cette fois, il chute. Victime de multiples fractures et traumatismes, de surdité, Tesson se promet que s’il s’en sort, il traversera la France à pied, par les campagnes du Mercantour au Cotentin. Jean Dujardin l’interprète. À suivre, forcément.
Projection en présence de Jean Dujardin et Denis Imbert. Ma 7 (20 h), Pathé Flon
Aventure (F – 95’). De Denis Imbert, avec Jean Dujardin, Annie Duperey. Débat à l’issue de la projection.
«The Whale», une raz de marée émotionnel

Lors de la dernière Biennale de Venise, «The Whale» («La baleine») a quasi provoqué un raz de marée émotionnel dans la lagune. Longtemps absent des écrans après avoir triomphé puis déçu dans la série des «Momie», Brendan Fraser, 54 ans, se livre à une performance monstrueuse en père malheureux atteint d’obésité morbide. Enfouie dans 270 kilos massifs, la douleur de ce professeur d’anglais vivant en ermite dans l’Idaho explose à l’écran. Le film baigné de larmes assumées sacre aussi le retour du réalisateur Darren Aronofsky. Son acteur a été cité aux prochains Oscars, le film concourt aussi dans la catégorie Meilleur maquillage.
Sa 4 (20 h 30), Pathé Flon – Drame (USA – 117’), de Darren Aronofsky, avec Brendan Fraser, Sadie Sink.
«Le bleu du caftan», une chronique marocaine

La merveilleuse actrice Lubna Azabal emporte cette chronique marocaine de l’amour qui ne dit pas son nom. Dans la peau de Mina, la brune flamboyante cache les secrets de son époux Halim depuis toujours. Quand elle tombe malade, qu’il faut engager un apprenti dans leur boutique, Halim ne peut plus cacher ses préférences sexuelles. Pudeur et audace s’entrelacent sous la direction de Maryam Touzani, remarquée dans les festivals en coscénariste de son époux Nabil Ayouch.
«A Forgotten Man», affaire d’état

Le réalisateur Laurent Nègre persiste à fouiller les affaires d’États. Jusqu’ici, le Genevois avait brassé des dossiers «en cours», l’immigration clandestine dans «Opération Casablanca» ou la diplomatie mondiale dans «Confusion». Le voici en plein flash-back. En 1945, Heinrich Zwygart, ambassadeur de Suisse, fuit Berlin bombardée, après huit ans passés au cœur du Reich. Durant ce mandat, le diplomate a cédé à de terribles compromis. À son tour de craindre pour sa paix personnelle.
En présence de Laurent Nègre, lu 6 (20 h), Pathé-Flon
Film historique (CH – 88’). De Laurent Nègre, avec Michael Neuenschwander, Manuela Biedermann. Débat à l’issue de la projection.
«The Lost King», the last Frears

Le réalisateur Stephen Frears s’inspire de l’authentique aventure de Philippa Langley, une autodidacte qui se bagarra pour éclaircir le mystère Richard III. Le dernier des Plantagenêt inspira les tragédiens, notamment Shakespeare qui en fait un tyran, pleutre de surcroît. Voir son ultime tirade en 1485: «Mon royaume pour un cheval!» Pragmatique, l’enquête de Philippa Langley l’amena à déterrer son squelette sous un parking à Leicester en 2012.
Ve 10 (20 h), Pathé Flon
Drame (Grande-Bretagne – 89’). De Stephen Frears, avec Sally Hawkins, Steve Coogan.
«Rue des dames» avec La rumeur

L’œil n’étant pas situé loin de la bouche, et l’ensemble étant dans certains cas relié à un cerveau remarquablement irrigué, il n’est pas étonnant que ces deux-là aient refusé de choisir entre le micro et la caméra, l’art de la punchline hip-hop et celui de l’uppercut visuel, la musique et le cinéma.
Depuis un quart de siècle, La Rumeur enfle. D’abord collectif en colère né parmi la deuxième vague du rap francophone, elle s’est ensuite incarnée dans le travail filmique de ses principaux promoteurs, Ékoué Labitey et Hamé Bourokba. Avec assez de «street credibility» pour mettre tout Pigalle en bouteille – plus un procès long de huit ans pour «diffamation publique envers la Police nationale» intenté par le président français de la République de l’époque (tant qu’à faire) –, La Rumeur sait de quoi elle cause: de la vie des «gens de peu», qui tentent de survivre dans les mégapoles gentrifiées, du clash quotidien entre misère et opulence, débrouille et mépris.
C’est de cela que traite le troisième long métrage du duo, «Rue des dames», suivant à nouveau «une fille dans un monde de mecs», celui du foot business, après avoir filmé l’envers de l’industrie du hip-hop en donnant son premier rôle à la rappeuse lausannoise La Gale, dans «De l’encre» (2011). «Rue des dames» est une immersion réaliste, où s’enferrent riches comme pauvres, que le duo filme en entomologistes. Puissant et sombre comme son rap, dont il donnera un exemple sur scène et lors d’une rencontre avec le public.
«Rue des dames» je 9 (18 h 15) à Pathé Flon, en présence de É. Labitey et H. Bourokba.
Le collectif rap La Rumeur donnera un concert au D! je 9 (21 h). Et participera à une Rencontre à l’EJMA, ve 10 (12 h).
«Sage-homme»

Me 8 (20 h) – Pathé FlonComédie (France – 105’), de Jennifer Devoldère, avec Karin Viard.
«Ailleurs si j’y suis»

En prés. de François PirotJe 9 (18 h) – Pathé Les Galeries
Chronique (France – 103’), de Francois Pirot, avec Jérémie Renier.
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