La suspension, une arme politique
Tout ça pour ça! Perquisitionnés comme de dangereux délinquants, tenus à l'écart de leur charge politique comme s'ils étaient indignes de confiance, soumis à un commandement de payer de 2 millions et tout ça pourquoi? Pour avoir transmis un extrait et un PV de séance de Municipalité à leur collègue de parti, ami et par ailleurs secrétaire parlementaire. La justice estime qu'un secret a ainsi été violé, alors que même le Ministère public ignore ce qu'il y avait dans ce PV… Cela pourrait prêter à rire s'il n'y avait, derrière ce mauvais film, la souffrance de ces élus et d'employés de l'administration de la Ville, pris dans les bourrasques de cette crise.
----------
Lire aussi:«La montagne a accouché d'une souris!»
----------
En mars 2018, Michel Agnant et Jérôme Christen ont demandé à Lionel Girardin de quitter la table de l'Exécutif pour parler à leurs deux autres collègues des bizarreries sur Simplon 48, l'adresse que sa société occupait alors que le bail était au nom de la Ville. Ils ont proposé de geler la subvention à la Fondation Apollo, présidée par Lionel Girardin. Ce qui s'est alors passé? La syndique Elina Leimgruber l'a expliqué: «Lorsque M. Agnant nous a fait lecture d'un document de deux pages, dans les divers, la Municipalité n'a pas eu le temps de véritablement prendre position.» Traduisez: on n'a rien compris et on lui a demandé de revenir la semaine suivante en mettant ce sujet à l'ordre du jour. Ce qui aurait averti Lionel Girardin, lui laissant le temps de faire disparaître d'éventuelles preuves. Jérôme Christen a préféré se référer au conseiller d'État Pierre-Yves Maillard le mois suivant.
Une pluie de dénonciations s'est abattue sur Michel Agnant et Jérôme Christen
Dès cette date fatidique (et après une première salve fin février), une pluie de sept autres dénonciations s'est abattue sur Michel Agnant et Jérôme Christen. Cela prouve que les procédures pénales peuvent se muer en armes politiques, capables de faire suspendre les indisciplinés. Vivement que la loi sur les communes (actuellement en discussion) soit modifiée: cet article de loi sur la suspension, qui semble avoir été écrit avec les pieds, a apporté plus de questions que de réponses, faisant au passage passer le Conseil d'État pour un imbécile. Il faudra tout mettre en œuvre, en révisant cette loi, pour que la suspension ne se mue pas définitivement en arme politique.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.