Art urbainSplendeurs et misères du graffiti lausannois
La ville se voit souvent comme un emblème de cette culture graphique issue du hip-hop. Entre répression et mutation, le spray raconte une autre histoire.
S’il fut un temps où Renens, prise de fièvre hip-hop, était «une banlieue de Marseille», Lausanne et sa région est-elle toujours un haut lieu du graffiti? Il y a trente ans, la pratique urbaine du spray et du marker explosait. Les signatures graphiques – les fameux tags – envahissaient les moindres recoins au point de susciter en 1991 un reportage de l’émission «Tell Quel» sur la RTS, «Graffitis, ras-le-bol», qui exprimait les craintes d’une population visuellement assiégée. D’aucuns diraient que cette époque correspondait à un âge d’or pour cette forme d’expression très diversement appréciée.