Steeve Fleury a choisi le lac comme bureau
Le Vaudois de Gilly a fait de sa passion un métier. Il représente la Suisse aux Mondiaux.

Steeve Fleury, c'est d'abord un look. Une barbe généreuse, des pieds nus aux ongles multicolores. C'est aussi un sourire et des tatouages faits maison. «Avec des copains, nous avons acheté une machine à tatouer, raconte ce technicien en micromécanique de formation. Choisir nos motifs dans un magasin nous déprimait, alors on a commandé du matériel sur Internet. On s'est d'abord entraîné sur une orange avant de se lancer.»
Sur le corps de cet habitant de Gilly se dessinent un marlin, un cachalot, un col de marin, un drapeau avec les lettres du Léman, des branchies, des lignes sur la jambe gauche et sur la poitrine, ainsi que les bannières des pays où le surfeur de 37 ans a emmené sa planche de stand up paddle (SUP).
Car Steeve Fleury, c'est avant tout un compétiteur. Neuf fois champion de Suisse, il participe en ce moment pour la troisième fois à des Championnats du monde. Après le Pérou en 2012 et les Fidji l'an dernier, il se trouve au Danemark - dans un endroit surnommé Cold Hawaii - en compagnie de huit Suisses. Parmi eux, les Vaudois Hakim Dridah et Lidvina Champendal. Le surfeur de La Côte prendra part aux épreuves de Technical race (course) et de Stand up surf (noté sur les figures, l'engagement et le choix des vagues). «Ces Mondiaux sont une formidable occasion de représenter notre pays et de faire découvrir le stand up paddle, admet Steeve Fleury. Tout le monde pense qu'il s'agit d'un sport de plage, mais c'est une discipline très complète, à l'image de l'aviron.»
La Suisse rame
Dans le giron international, la Suisse rame un peu derrière les grandes nations que sont la France, les Etats-Unis, l'Australie, l'Afrique du Sud et même le Danemark qui compte dans ses rangs Casper Steinfath, l'une des stars de ce sport. «Pour l'instant, nous nous trouvons à 10'000 lieues des pros qui passent leurs journées sur l'eau. Mais nous avons notre mot à dire, grâce à nos nombreux lacs, poursuit le numéro 1 suisse. Nombre d'amateurs de surf dans notre pays voyagent pour s'adonner à cette activité et acquièrent ainsi de l'expérience.»
En termes de voyages, Steeve Fleury n'est pas le dernier à voir du pays, à bord de son van transformé en studio de poche. Lorsqu'il prend le volant, il met le cap sur l'Angleterre, la France, l'Espagne, le Portugal ou encore le Maroc, en hiver. Il passe entre 3 et 6 mois par année à l'étranger, accompagné de ses planches et de ses rames. «Mon van, c'est mon moyen de transport, mon pied-à-terre, quand je vais ailleurs. La plupart du temps, je dors dedans. C'est un bon moyen de voyager sans se prendre la tête pour savoir où on va loger.»
Il fabrique ses planches
Outre le surf et le SUP, Steeve Fleury pratique le skateboard, le VTT, la natation, la marche et la pirogue. Il confectionne lui-même certaines de ses planches de compétition.
La passion du champion est née après un de ses séjours en Australie. «Je voulais garder le contact avec l'eau. Là-bas, les gens vont surfer la vague, à la pause de midi. Et si elle est bonne, ils s'arrangent pour continuer, quitte à bouleverser leur agenda professionnel.»
«Je vis avec peu de moyens, mais ce sport m'apporte un style de vie différent et un autre regard sur notre mode de fonctionnement»
Cet état d'esprit a tout de suite plu au surfeur de La Côte. Si bien qu'il a orienté sa vie autour de sa passion. «Actuellement, je suis pro du stand up paddle, explique-t-il. Pour financer mes activités, je travaille dans un magasin de sport, je donne des entraînements aux clubs de Genève et de Nyon, des cours à des particuliers et j'ai aussi quelques soutiens. Je vis avec peu de moyens, mais ce sport m'apporte un style de vie différent et un autre regard sur notre mode de fonctionnement.» La quête de la liberté est le seul luxe que Steeve Fleury se permet. «Sur l'eau, je suis en harmonie avec la nature. Je côtoie les animaux. Et puis, je perçois les bruits provenant de l'autoroute, celui des avions, des constructions. Ça me fait réfléchir sur le monde dans lequel nous vivons et à plein de sujets de société. Comme ce que l'on mange, ou même au self-scanning dans les magasins. Je trouve notre façon de vivre pas toujours intelligente.»
Le champion est un homme épris de liberté qui désigne volontiers le lac en disant fièrement: «Voilà mon bureau.»
Comme open space, on n'a pas trouvé mieux.
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