«Suisse Moi» ou la vie trépidante d'un blogueur lausannois au long cours
Depuis quatre ans, Sylvain Nicolier se déplace au gré des propositions de sa communauté d'internautes et s'envole gratis.

Sylvain Nicolier est un influenceur influençable. Depuis quatre ans, le Lausannois voyage à travers le monde au gré des propositions de «ses» internautes: une communauté de 40'000 personnes qui a déjà pu vivre des vacances par procuration dans 13 pays (Polynésie française, Albanie, Sénégal rien qu'en 2017) par le biais des réseaux sociaux et de son blog vidéo«Suisse Moi». Le 9 septembre, il repart pour un tour, destination Madagascar.
La bougeotte lui a pris à 20 ans. «Je ne trouvais pas de boulot dans mon domaine, médiamaticien, alors je suis parti une année apprendre l'anglais aux Etats-Unis.» Depuis, Sylvain Nicolier passe six mois par année sac à dos et hors du pays. D'abord seul et au gré de ses envies. Puis accompagné et selon les «défis» que sa communauté poste sur les réseaux sociaux. Ces derniers, plutôt que des challenges dangereux à la sauce de l'émission Jackass, sont souvent d'ordre culturel: récolter des perles sur l'île de Tahaa, en Polynésie française, se faire prescrire un gri-gri par un sorcier vaudou au Togo…
«Avant de partir, on pose les propositions sur une carte, puis on décide», explique Sylvain Nicolier, accompagné de sa femme Anastasia, qui voyage avec lui depuis deux ans. Durant le voyage, ils se laissent influencer par les internautes, si possible locaux pour sortir des sentiers touristiques. Pour le voyage qui s'annonce, ils savent uniquement qu'il se terminera en Namibie le 19 décembre. «On cherche un bateau pour passer de Madagascar à l'Afrique du Sud à la moitié du voyage, si jamais», lance le blogueur.
Vacances apolitiques
De l'île africaine, le jeune couple (lui 34 ans, elle 27) sait que le pays est «plus grand que la France mais n'a que deux routes goudronnées, des baobabs et des lémuriens». Sinon? Il y a l'extrême pauvreté, qu'il faudra affronter avec son visage d'homme blanc et riche. «A 20 ans, je n'assumais pas d'être Suisse et préférais dire que je venais d'un pays que les gens ne connaissaient pas», se souvient le globe-trotteur. Depuis quatre ans, avec le pseudo «Suisse Moi» qu'il affiche un peu partout, il assume pleinement. «Les voyages m'ont permis d'apprendre d'autres modèles, de comprendre qui je suis et aussi ce que c'est d'être Suisse.»
Sylvain Nicolier ne s'excuse pas de ne pas s'être renseigné sur le climat politique à Antananarivo. Ce qu'il veut offrir à sa communauté, c'est des vacances. Et s'il a renoncé à un voyage en Israël parce qu'il avait «trop d'a priori», il appréhende les lieux qu'il visite de manière «positive». «La politique, c'est tellement sensible, je ne me sens pas compétent pour dénoncer», dit-il. Pourtant, il l'admet: son blog fait quoi qu'il en dise la promotion d'une destination, grâce aux posts quotidiens sur les réseaux et sur son blog – «un vrai travail!» C'est d'ailleurs pour cela que des offices du tourisme locaux sont parfois partenaires de ses aventures, et pour la même raison qu'Air France-KLM lui offre les vols.
Deux mois de travail, six mois de voyage
Le reste du budget (moins de 50 francs par jour pour deux), Sylvain et Anastasia l'assument grâce aux mandats qu'ils effectuent lorsqu'ils rentrent en Suisse – «chaque fois un plaisir» –, lui comme animateur socioculturel (il organise notamment Lausanne sur Mer chaque été et a présidé durant douze ans l'association Areriroru), elle dans la communication culturelle. «En deux mois de travail ici, on peut voyager six mois», estime le blogueur, qui n'a d'autre charge fixe que son assurance-maladie et rapatriement.
Pour la suite, le couple prévoit de développer un site Internet qui permettra de suivre en temps réel ses voyages en bus géolocalisé. Surtout, il compte bien ne pas ranger son sac à dos de sitôt.
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