BeznauGreenpeace pousse les employés à la délation
Depuis un mois, l'organisation cherche des informateurs en possession de documents confidentiels sur le réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire. Réactions contrastées.

L'appel de Greenpeace pour obtenir des informations sur l'état de la centrale nucléaire de Beznau (AG) passe outre les institutions, juge le conseiller national Christian Lüscher (PLR/GE).
La sécurité du peuple suisse justifie ce procédé, pense au contraire Isabelle Chevalley (PVL/VD).
La conseillère nationale vert'libérale se demande, dans Le Temps samedi, s'il faut encourager les employés à ne pas respecter le devoir de confidentialité face à leur employeur. «Bien sûr que non, sauf si une question de sécurité publique est en jeu», avance-t-elle.
Lanceur d'alerte
Pour elle, ce que propose Greenpeace aux employés de Beznau est «une sorte de légitime défense du peuple suisse face aux cachotteries de l'industrie nucléaire». Un employé qui divulguerait un document devrait être considéré comme un lanceur d'alerte, même si celui-ci ne bénéficie pas encore de protection juridique en Suisse.
Pour Christian Lüscher, pas question en revanche de soutenir la démarche de Greenpeace, qu'il considère comme un «dérapage». Avant de rappeler les peines allant jusqu'à cinq ans qu'encourent les employés qui trahiraient la confiance de leur patron.
«Fermer Greenpeace»
«Greenpeace s'assied sur nos institutions», souligne le Genevois. Pour lui, «ce ne sont pas les centrales qu'il faut fermer, mais Greenpeace, pour cause de grave défaillance».
Depuis un mois, Greenpeace Suisse cherche des informateurs en possession de documents confidentiels sur le réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Beznau (AG). L'organisation écologiste a placé début septembre des annonces dans des journaux alémaniques.
Elle aimerait consulter un rapport de 1000 pages, rédigé en 2012, sur le vieillissement de la cuve de pression du réacteur Beznau 1. Elle avait réclamé sa publication, «mais Axpo a fait en sorte que Greenpeace reçoive seulement 50 pages de ce rapport, en partie caviardées».
950 pages sercrètes
Les 950 pages restantes sont gardées secrètes. La question de la publication du rapport est en suspens devant le Tribunal administratif fédéral.
Le réacteur Beznau 1, situé à Döttingen (AG), est à l'arrêt depuis mars 2015. Des défauts ont été constatés sur sa cuve de pression: 925 «mini-trous» d'un diamètre d'environ 7 millimètres. Avec 47 années d'exploitation au compteur, il s'agit du plus ancien réacteur commercial au monde.
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