«La vapeur, c'est mieux que la fumée»
Pour les professionnels des addictions, le vapotage doit être reconnu comme un instrument pour réduire les risques du tabagisme

Le vapotage est utile pour réduire les risques liés au tabac et il doit être reconnu comme tel. C’est l’avis de la Fédération des professionnels des addictions (FPA) qui demande de réorienter la politique de prévention helvétique. Celle-ci est aujourd’hui basée sur l’abstinence. Pour le Groupement romand d’études des addictions (GREA) et ses cousins alémaniques et tessinois, il faut la compléter avec un pilier de réduction des risques. Jean-Félix Savary, secrétaire général du GREA, répond à nos questions.
Est-on certain que les vapoteuses représentent un risque moindre pour la santé, par rapport à la cigarette?
Près de 3000 études ont été réalisées sur la question. Il y a aujourd’hui un consensus large pour dire que les risques sont inférieurs de 95% avec le vapotage, en comparaison à la cigarette.
Une nouvelle loi sur les produits du tabac va bientôt être mise en consultation. Que devrait-elle prévoir?
Un premier projet de loi, repoussé par le parlement, mettait tous les produits contenant de la nicotine au même niveau. Nous pensons que, pour renforcer la protection contre la fumée, il faudrait durcir la législation à l'égard des cigarettes, en termes d'impôts et de publicité, mais avoir des règles moins strictes pour la vapoteuse. Il faudrait aussi autoriser la vente de liquides qui contiennent de la nicotine. Enfin, le vapotage doit être reconnu comme un outil de réduction des risques, dans les campagnes menées par les cantons et la Confédération. Beaucoup d’études ont été réalisées sur cette consommation. Aujourd’hui, il est de la responsabilité des autorités de synthétiser ces informations pour que les consommateurs puissent faire un choix.
Vous voulez faire la promotion du vapotage? Ne baissez-vous pas les bras en renonçant à l’abstinence?
Non. Clairement, le mieux est de ne rien consommer. Mais pour ceux qui fument et n’arrivent pas à arrêter, le vapotage est une meilleure solution. La cigarette provoque plus de 9000 décès par année en Suisse. Il faut proposer des alternatives à ces consommateurs. Ce que nous disons, c’est qu’il faut une politique claire dans le domaine, en disant quels sont les risques et les comportements souhaitables. La Grande-Bretagne le fait: elle compte aujourd’hui trois millions de vapoteurs, dont la moitié ne fume plus du tout.
Une des craintes est que les vapoteuses ne deviennent à la mode... Et que des gens commencent par les utiliser puis se mettent à fumer.
Des recherches ont été faites à ce sujet. Elles montrent que cet effet passerelle, qui est une grande crainte, n’existe pas. Mais c’est vrai, c’est une question importante et il faut continuer d’investiguer dans ce domaine.
De nombreux produits alternatifs sont apparus. Lesquels conseillez-vous aux fumeurs?
Dans notre stratégie de réduction des risques, nous parlons des vapoteuses alimentées avec un liquide. Les cigarettiers ont développé d’autres produits nommés Heat-not-burn (HNB). Là, le tabac est chauffé et on y retrouve des produits combustibles. Il s’agit de fumée. Très peu d’études ont été réalisées sur le sujet. On pense que ces cigarettes sont moins dangereuses que celles traditionnelles, mais davantage que les vapoteuses.
Et le snus?
Il s'agit là d'une poudre de tabac que l’on place entre la lèvre et la gencive. Comme pour les HNB, nous manquons de recul pour dire aux consommateurs quels sont les risques. Nous demandons d’ailleurs que des études indépendantes soient menées sur ces nouveaux produits.
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