Swiss Space Systems peut-elle redécoller depuis la Croatie ?
Nouveau rebondissement dans la saga Swiss Space Systems, en faillite. Son patron veut la racheter en passant par une filiale disparue des écrans radars.

Racheter la maison mère, ses dettes, son potentiel aéronautique et relancer l'aventure spatiale de l'entreprise payernoise, Pascal Jaussi y croit encore. Ce brillant ingénieur, surtout connu du grand public depuis qu'il a été retrouvé grièvement blessé dans une forêt d'Aumont, dans la Broye fribourgeoise, a annoncé au Matin Dimanche son intention de sauver sa holding en passant par une filiale croate.
Une recapitalisation qui n'est jamais venue
Pour rappel, Swiss Space Systems a été déclarée en faillite avant d'avoir pu lancer le moindre satellite. C'était le 17 janvier dernier, après des mois de rebondissements, de recours, et l'attente d'une recapitalisation de 30 millions de francs qui n'est jamais venue. Elle était promise par Pascal Jaussi, qui s'appuyait sur un mystérieux homme d'affaires iranien, A. Forati. Selon nos informations, la somme figurait pourtant sur une garantie bancaire, libérable à la première demande. Rien n'a toutefois été matérialisé en neuf mois. Pourquoi? L'ingénieur élude la question.
«Là-bas, le projet est national! Nous aurons l'appui politique, financier et surtout sécuritaire»
Il est plus disert sur son nouveau plan: racheter la maison mère – dont les dettes atteignaient un minimum de 7 millions lors de la déclaration de faillite – en passant par une filiale créée aux plus belles heures de l'aventure, en Croatie. «Là-bas, le projet est national! Nous aurons l'appui politique, financier et surtout sécuritaire», a-t-il assuré. L'idée? Faire une offre de rachat visant à maintenir l'existence des activités payernoises, dont le projet de Spaceport et des vols ZeroG. Ils auraient dû être lancés début 2016. On ignore le montant de l'offre prévue par Pascal Jaussi, injoignable hier.
Coquille vide?
Sauf que la filiale croate de S3 semble avoir tout d'une coquille vide. Inaugurée en février 2015, elle devait «jouer un rôle important» dans la construction du lanceur de satellites, dans l'accueil des vols sans gravité, et s'intégrer «dans un plan stratégique» à l'échelle européenne. Les investissements sur place devaient se monter à 70 millions d'euros. Depuis, silence radio. Et les médias croates commencent à douter du projet.
Il visait principalement la base militaire d'Udbina, un grand et vieil aéroport isolé au sud de Zagreb. «Les Suisses n'ont pas présenté toutes les données nécessaires. Nous ne disposons pas de suffisamment d'informations», rapportait, fin 2016, le ministère croate de la Défense au média national en ligne Tportal. Une visite attendue des investisseurs n'avait également pas eu lieu. La reconversion de l'aéroport croate en site de stockage radioactif ou autres y défraie régulièrement la chronique.
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