Traçage des contactsSwissCovid sauve sa peau
Face à la grogne parlementaire, le Conseil fédéral réaffirme son soutien à l’application, dont les résultats sont jugés «satisfaisants».

Dans le collimateur de plusieurs élus fédéraux, SwissCovid, l’application de traçage des contacts de la Confédération, peut souffler. Le Conseil fédéral vient de réaffirmer son soutien au système. La loi prévoyant sa suppression si elle ne parvenait pas à démontrer son efficacité, SwissCovid, qui a connu son lot de couacs, sauve donc sa peau.
L’appui de la Confédération réside dans les réponses à des questions récemment posées sous la Coupole. La conseillère nationale Verte Léonore Porchet a posé la première. Doutant de l’efficacité du système dont le nombre d’applications actives (1,7 million) stagne depuis des mois, l’élue vaudoise avait interpellé les sept Sages.. Doutant de l’efficacité du système qui stagne depuis des mois, l’élue vaudoise avait interpellé les sept Sages. «Selon les données officielles du suivi de l’application SwissCovid (du 21 au 27 février), 743 codes Covid ont été saisis par les utilisateurs·trices durant cette période, pour 1,74 million de téléchargements. Dans plus de 13% des cas, le nombre de jours écoulés entre le début des symptômes et l’attribution du code est de quatre jours ou plus. Le Conseil fédéral considère-t-il que ces chiffres sont le signe d’une réussite pour SwissCovid?» interrogeait Léonore Porchet.
L’Office fédéral de la santé publique défend l’application depuis des mois. Le Conseil fédéral est sur la même ligne. «Depuis juillet 2020, plus de 70’000 codes Covid ont été saisis. Selon des modèles de calcul scientifiques, chaque saisie permet d’avertir jusqu’à quatre personnes. Chaque personne qui reçoit une notification d’un risque d’infection via l’application peut se faire tester et assurer, par un comportement adéquat, que personne dans son entourage ne soit exposé à un risque infectieux. Agir ainsi permet d’interrompre les chaînes de transmission. Actuellement, plus de la moitié des utilisateurs saisissent leur code Covid dans les deux jours suivant l’apparition de symptômes. Pour environ trois quarts des cas, le code est attribué dans les trois jours. Ces chiffres laissent penser que depuis l’apparition des symptômes, plusieurs jours peuvent passer avant que la personne se fasse tester. Dans ces circonstances, le Conseil fédéral considère que les chiffres susmentionnés sont satisfaisants», répond la Confédération.
Enfin sur les anciens smartphones
L’écologiste lausannoise n’est pas la seule à demander des comptes au Conseil fédéral sur l’application qui ne déchaîne plus les passions mais compte toujours des contradicteurs de la première heure. «Pourquoi l’application SwissCovid, pourtant proposée par le Conseil fédéral et fortement appuyée par le parlement, reste sans développement technique et est quasi absente dans la communication de l’OFSP auprès de la population?» s’étonnait de son côté Benjamin Roduit (PDC/VS). «Depuis son lancement en juin 2020, l’application SwissCovid a déjà fait l’objet de plusieurs innovations techniques. Par exemple, les personnes malentendantes peuvent depuis peu contacter par écrit l’infoline lorsqu’ils reçoivent un message sur une éventuelle infection via l’application. L’une des innovations les plus importantes est le fait que SwissCovid est désormais également disponible pour les téléphones mobiles plus anciens […] L’application SwissCovid continue à figurer sur toutes les affiches de la campagne sous la forme d’un pictogramme, et le code QR qui permet de la télécharger directement y est également visible. En outre, elle continue à être activement promue lors des points de presse de l’administration», rétorque le Conseil fédéral.
Enfin, au conseiller national tessinois UDC Piero Marchesi qui hésite à qualifier l’appli de «valeur ajoutée» ou de «flop colossal», le Conseil fédéral se fend d’une réponse où l’on trouve les mêmes arguments chiffrés que dans les deux autres réponses.
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