Téléphonie mobile: les Suisses ne profitent pas de l'UE
Les tarifs de roaming seront bannis en 2017 pour les citoyens de l'Union européenne. Pas pour les Suisses.

Coup sur coup, l'Union européenne (UE) vient de frapper fort en matière de télécommunications. Après avoir réduit de 90% les frais d'itinérance depuis 2007, l'Exécutif européen a annoncé en septembre dernier la fin du roaming à partir du 15 juin 2017. Les nouvelles règles permettront «à tous les voyageurs qui utilisent une carte SIM dans un Etat membre dans lequel ils résident ou avec lequel ils ont des liens stables d'utiliser leur téléphone mobile dans n'importe quel autre pays de l'UE, comme ils le feraient à la maison», précise la Commission dans un communiqué.
Parallèlement, Bruxelles a réformé les systèmes de streaming. A partir de 2018, les Européens qui possèdent un abonnement payant à des services de vidéo à la demande, de musique ou de jeu, tels que Netflix, Spotify ou Deezer, devraient pouvoir bénéficier de leur abonnement dans toute l'Union sans blocage géographique. Concrètement, un Français bénéficiant d'un compte Netflix, par exemple, pourra visionner les vidéos de son choix dans n'importe quel pays. A l'heure où la construction européenne est sévèrement mise à mal par le Brexit et la montée du populisme, de telles décisions ne manqueront pas de mettre un peu de baume au cœur des Européens. «Il s'agit d'une nouvelle étape importante dans la suppression des obstacles au marché unique numérique», s'est félicité le commissaire européen Andrus Ansip, vice-président chargé du marché unique numérique.
Et la Suisse dans tout ça? Evidemment, nous ne bénéficierons pas de ces avancées. Selon les chiffres de l'Office fédéral de la communication (Ofcom), le roaming a rapporté 365,9 millions de francs aux opérateurs suisses en 2015. Si ce chiffre conséquent s'affiche en chute de 11,1% par rapport à l'année précédente, cette diminution est un trompe-l'œil. En effet, hormis les baisses de prix décidées par les fournisseurs, le recul du chiffre d'affaires réalisé avec l'itinérance internationale est «dû à l'utilisation des services OTT (Over the Top-Services), comme Skype, Viber ou WhatsApp, par le biais d'un accès WLAN, souvent offert gratuitement dans les hôtels, les bars et les aéroports», note l'Ofcom.
Régulièrement, le Conseil fédéral se saisit de la question du roaming. Dans un communiqué publié en septembre dernier, Berne a ainsi confirmé «la nécessité de réviser la Loi sur les télécommunications», notamment pour «limiter les prix de l'itinérance» internationale. Sans surprise, les opérateurs se montrent plutôt hostiles à une telle mesure, arguant que les prix n'ont cessé de baisser depuis plusieurs années.
Mais l'argument a fait long feu. Selon l'enquête annuelle réalisée par le site de comparaison en ligne bonus.ch, publiée le 26 janvier 2017, près de 70% des Suisses dépensent plus de 40 fr. par mois pour leurs communications mobiles. Par comparaison, la facture mensuelle réglée par nos voisins français en 2016 s'élève à 18.50 euros (hors taxe) pour les clients disposant d'un forfait et à 5.60 euros pour ceux utilisant des cartes prépayées, selon les chiffres de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). Une différence difficilement justifiable.
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