CoronavirusTélétravail: préserver la santé mentale de l'employé
International SOS recommande aux télétravailleurs de délimiter clairement l'espace professionnel et d'éviter de travailler en pyjama.

Les entreprises ne doivent pas considérer le télétravail comme une simple délocalisation. Rester cloîtré à la maison peut générer de l'anxiété auprès de l'employé, une dimension émotionnelle dont il faut tenir compte, affirment les spécialistes d'International SOS.
«Si on veut vraiment s'inscrire dans la durée, il faut absolument aider les collaborateurs à instaurer des règles de fonctionnement dans leur propre foyer pour qu'il y ait un vrai temps de travail et un vrai temps personnel», explique à AWP Philippe Guibert, directeur médical chez International SOS.
La firme, présente à Genève depuis 35 ans, accompagne sociétés, organisations internationales ou ONG face notamment à des crises sanitaires. Les centres d'assistance d'International SOS sont «très sollicités» depuis le début de la crise en janvier, une demande qui paradoxalement n'a pas explosé avec le développement du coronavirus en Europe.
Préserver sa santé
Instaurer des heures de travail fixes et s'y tenir, respecter les pauses repas, voire aménager des moments pour une activité physique peuvent aider à préserver la santé mentale, émotionnelle et psychique des télétravailleurs, dont le nombre explose en Suisse en raison des restrictions décidées par le Conseil fédéral.
L'autre aspect primordial, à en croire Philippe Guibert, consiste à recréer du lien social, comme les discussions autour de la machine à café. «Par exemple, les dix premières minutes d'une conférence téléphonique peuvent être officiellement consacrées à des échanges informels. Comment les gens vivent cette situation. Penser à la vie sociale de l'entreprise avant de passer au travail.»
International SOS expérimente cela en Italie, un pays très touché par le coronavirus et où le confinement est strict. «Nous avons mis en place une nouvelle communication depuis un mois. (...) On se parle tous les jours et on commence par évoquer la santé de chacun. C'est devenu une routine (...) qui va certainement demeurer après» la crise, raconte Cédric Fraissinet, directeur pour la Suisse.
Vulnérabilités
Cela étant, la culture d'entreprise diffère d'une société à l'autre. Certains employeurs pourraient voir d'un mauvais oeil la sphère privée empiéter sur le monde du travail. «Il faut reconnaître la fragilité que cette situation génère auprès des collaborateurs qui ne sont pas toujours armés pour y faire face», insiste M. Guibert.
Les vulnérabilités ne doivent plus être masquées, selon le directeur médical, qui exhorte les télétravailleurs à «avoir l'humilité de s'ouvrir sur des difficultés qui sont peut-être personnelles». Si les employés ne souhaitent pas en discuter avec leur supérieur, ils doivent avoir accès à des programmes d'assistance.
Le télétravail donne également la possibilité de découvrir ses collègues sous un jour nouveau, dans une dimension plus personnelle. «Une vidéoconférence permet de changer la façon de communiquer. Vous redécouvrez vos collaborateurs sous un angle différent. Certains vont s'exprimer beaucoup plus qu'avant, car ils ont droit à la parole tous les jours», note M. Fraissinet.
Sans compter les éventuelles apparitions de membres de la famille à l'écran, comme les enfants, que certains collègues vont voir ou entendre pour la première fois.
Délimiter clairement l'espace professionnel
International SOS recommande également aux télétravailleurs de «sanctuariser» leur poste de travail, dans une seule et unique pièce si possible, afin de délimiter clairement l'espace professionnel. Il faut garder dans la mesure du possible sa routine quotidienne, par exemple éviter de travailler en pyjama.
Pour ces spécialistes, cette situation exceptionnelle va laisser des traces. «En termes d'organisation du travail, je suis persuadé que l'on va assister à une sorte de révolution sur le lien entre le lieu de travail et le télétravail», selon Philippe Guibert.
«Si cela va durer deux-trois mois, ça va changer à la racine les processus dans les entreprises pour les fonctions de bureau», renchérit Cédric Fraissinet.
ats
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.