Sorties cinéma«The Whale», «Scream 6», «Mon crime»: quels films aller voir cette semaine?
L’acteur André Dussollier passe du drame «En plein feu» à la comédie «Mon crime». Et tous les nouveaux films à l’affiche, de «Scream VI» à «The Whale».
«Mon crime», une fantaisie policière pour rire

Datée de 1934, la pièce de Georges Berr et Louis Verneuil rebondit dans l’actualité sur les ressorts des bons vieux matelas comiques. Autour du cadavre encore fumant d’un producteur lubrique babillent une petite actrice délurée habituée des pince-fesses, une jeune avocate féministe, un riche héritier niais à épouser et autres joyeuses caricatures.
Comme au temps de «Huit femmes», le réalisateur François Ozon transforme ce chœur poussiéreux en screwball comedy fusillant l’hypocrisie sociale à la mitraillette des dialogues. Une longue mise en place freine pourtant les ardeurs malgré les efforts des fringantes Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder. Bonheur, l’affaire s’emballe quand «la» Huppert débarque en volcanique diva ferraillant avec Fabrice Luchini et André Dussollier.
Note: ***
«En plein feu», un drame un peu pour rien

André Dussollier insiste sur le fait qu’«En plein feu» a été tourné avant les terribles incendies qui ont décimé les forêts landaises, l’été 2022. La précision s’impose tant le film de Quentin Reynaud crame à la lisière du documentaire, ce réalisateur natif de la région connaissant ces grands bois de pins ayant fonction d’assécher les marais et se transformant en barreaux de prison quand ils s’enflamment.
Un père et un fils, bloqués dans un huis clos cauchemardesque, vont renouer un lien perdu. L’aîné a bossé dans la marine, y imposant une efficacité militaire. L’autre vient de perdre un enfant. Face à une nature devenue diabolique, chacun trimballe sa tragédie personnelle mais les circonstances ne permettent guère de développer ces aspects intimes. En zone de guerre, il s’agit avant tout de survivre.
Malgré des performances plus qu’honnêtes, notamment de son comédien fétiche Alex Lutz, le cinéaste peine à donner à ce épisode qui semble sortir des actualités télévisées un souffle épique, ou du moins une dimension plus universelle, et reste dans le récit anecdotique.
Note: *
«Et l’amour dans tout ça?», de la romance comme on n’en fait plus

Fille du milliardaire Sir James Goldsmith et de Lady Vane-Tempest-Stewart, elle même fille du marquis de Londonderry, la scénariste Jemina Khan sait de quoi parler en matière de chocs culturels dans l’Angleterre contemporaine. Ici, une sémillante documentariste retrouve son ami d’enfance et filme ce docteur de parents pakistanais en passe de conclure un mariage arrangé au 21e s. Et que croyez-vous qu’il va se passer après quelques chamailleries «chien-chat»?
Sa romance ne révolutionne pas le genre mais pimentée de féminisme post MeToo, affiche assez de dialogues spirituels et de comédiens souriants – Lily James, éternelle jeune première sympa, Emma Thompson toujours là dès qu’il faut rigoler etc. Dans la lignée des «romcom» d’antan à la Richard Curtis, le charme facile propre au répertoire inonde puis s’oublie très vite, comme une fleur bleue fanée une fois les amants bordés et couchés.
Note: **
«Scream 6», proche du cinéma bis

Ce sixième volet d’une franchise dont on finit par confondre les épisodes joue la carte des références et des clins d’œil. Malgré quelques meurtres plus surprenants que d’habitude par leur violence graphique – on a pourtant vu pire – «Scream 6» lorgne vers les zones du cinéma bis alors qu’il cherche justement à s’en démarquer.
Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin, ses coréalisateurs, déjà aux commandes du 5, enterrent plus qu’ils ne renouvellent le genre. Wes Craven, initiateur de la saga mort en 2005, aurait sans doute trouvé le résultat pathétique.
Note: *
«The Whale», profilé pour l’Oscar

Dans le rôle principal de ce huis clos, Brendan Fraser campe un individu obèse, incapable de sortir de chez lui et qui tente de renouer avec son adolescente de fille qui le déteste. Il s’agit typiquement d’une performance à Oscar, et le comédien, nominé, vise ce sacre.
Mais peut-on voir autre chose dans ce drame étouffant et tendu, exercice de style qui ne transpire pas forcément la sincérité? Difficile de dire oui. Darren Aronofsky, depuis quelques films, a quand même chuté d‘un piédestal où on l‘avait peut-être vite placé.
Note: **
«65: la Terre d’avant», Adam Driver s’égare

D’habitude, on fait confiance à Adam Driver. Presque aveuglément. En se disant que tous les films qu’il choisit présentent forcément une ou des qualités. Mais devant «65», on sèche. Qu’est-ce qui a pu le motiver en dehors du chèque? Impénétrable mystère.
«65 – la terre d’avant» se déroule il y a 65 millions d’années. Un pilote échoué se retrouve bloqué et doit affronter différents monstres préhistoriques. Driver n’a pas l’air d’y croire. Ça tombe bien, nous non plus. Rien à sauver dans cette pochade fantastique qui atterrit en salle par on ne sait quel miracle.
Cote: °
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.