Tout sur la minéralité du vin en 180 secondes
Professeure à Changins, Pascale Deneulin représentera la Suisse à la finale mondiale de Ma thèse en 180 secondes.
Vous ne comprenez rien à ce qu'est la minéralité du vin? Pascale Deneulin vous dit tout en trois minutes chrono. Il a suffi de 450 mots à cette professeure d'analyse sensorielle de la Haute École de Changins pour résumer son travail lors de la finale suisse de «Ma thèse en 180 secondes». Sa prestation lui a valu de remporter le concours.
Si sa présentation est brève, l'enseignante a beaucoup travaillé. «Tous les mots comptent. Aujourd'hui, j'en suis à ma treizième ou quatorzième version.» Il en faudra une de plus. Au mois de septembre à l'Université de Lausanne, elle devra en plus expliquer au jury international ce qu'est le chasselas, dont elle parle dans sa thèse. Elle concourra alors à la finale mondiale pour laquelle elle représentera la Suisse.
La force de Pascale Deneulin tient dans sa capacité à vulgariser. Elle l'a démontrée ces dernières années en commentant plusieurs études réalisées dans l'école de Changins. Elle est régulièrement citée dans nos colonnes en sa qualité d'experte. À cette compétence, elle en a ajouté d'autres en suivant des formations offertes dans le cadre du concours. Elle a ainsi profité des enseignements de journalistes scientifiques pour améliorer son texte, de spécialistes de l'audiovisuel pour le choix iconographique qui accompagne sa présentation, de personnalités du théâtre pour la mise en scène et la pose de voix. Au final, la lauréate a réussi à faire passer son message en trouvant l'équilibre entre un fond scientifique et une forme légère avec une bonne dose d'humour.
«Quand j'étais petite, j'étais très timide. Mes parents ont été ainsi surpris de me découvrir parler devant un amphithéâtre. Désormais, j'avoue avoir du plaisir à parler en public»
Sa prestation pleine d'aisance et d'assurance a étonné parmi ses proches. «Je suis la dernière d'une fratrie de cinq enfants, raconte Pascale Deneulin. Quand j'étais petite, j'étais très timide et je levais le doigt quand je voulais prendre la parole à table. Mes parents ont été ainsi surpris de me découvrir parler devant un amphithéâtre. Désormais, j'avoue avoir du plaisir à parler en public.»
Il n'empêche, Pascale Deneulin reste en tout temps attachée à sa mission d'enseignante à la HES nyonnaise. Sa participation au concours est une chance d'avoir une tribune pour passer un message au grand public. «Changins est un lieu qui défend la production viticole suisse. Parler de minéralité, c'est aussi parler terroir.»
Sa thèse a débuté en 2013, quand elle obtint des fonds pour lancer la phase de récolte de données. Son but: définir ce qu'est la minéralité, un mot devenu à la mode quelques années plus tôt. «Le terme est répandu dans le monde viticole, mais aucune définition existe. Chacun en a sa propre vision, parfois résumée par un goût de caillou. Mais qui suce des cailloux? Avec mes outils de scientifique, j'ai cherché à trouver une définition qui ferait consensus.»
Des milliers de sondés
Pour cela, quelque 1600 consommateurs francophones ont été sondés, ainsi que 1800 professionnels. Des dégustations ont également été organisées pour essayer de trouver un vin qui ferait l'unanimité comme cru minéral. Des études chimiques ont aussi été entreprises, mais les résultats n'ont pas encore été complètement analysés. Il faut admettre que la thèse de Pascale Deneulin n'est pas terminée. La chercheuse n'a pourtant pas chômé. En plus de ses cours à Changins, elle est aussi devenue mère de deux petites filles.
Quant à savoir ce qu'est la minéralité, Pascale Deneulin le dit mieux que personne: «C'est une métaphore qui remplace le mot de terroir, bien trop utilisé pour les produits agricoles. Avec la minéralité, les vignerons opposent ainsi deux mondes. Le monde animal avec toutes ses métaphores autour du corps, du gras et de la cuisse des vins. Et le monde minéral, plus dur, mais reflétant la pureté et la tension des vins.» Ce sont des crus «légers et frais».
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