Politique écologiqueTravail.Suisse veut un marché du travail écologique et social
Le syndicat a présenté lundi son plan d’action. Il plaide pour une politique climatique équitable et inclusive.

Pour réaliser l’objectif de neutralité climatique en Suisse, il faudra aller plus loin que la loi sur le CO2 pour assurer une transition juste pour les salariés et les bas et moyens revenus. Travail.Suisse a présenté lundi son plan d’action pour un marché du travail écologique et social en Suisse.
L’organisation faîtière indépendante des travailleurs soutient la loi sur le CO2, mais estime qu’une politique climatique efficace doit être équitable et inclusive. Les changements nécessaires dans une telle politique sont une chance pour le maintien des emplois, mais représentent un risque en raison du rapide et profond changement structurel sur le marché du travail, estime Travail.Suisse dans un communiqué.
«Les crises frappent toujours plus durement les plus faibles. Ne serait-ce que pour cette raison, la lutte contre le changement climatique est aussi un combat pour la justice sociale et donc un enjeu pour les syndicats», selon Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse, cité dans le communiqué.
Les syndicats devraient donc être impliqués dans la mise en œuvre de la politique climatique, car les changements structurels demandent des mesures sur le marché du travail. «Il ne peut y avoir de justice climatique sans justice sociale», plaide le syndicat.
Revenu d’incitation
Dans ce sens, Travail.Suisse propose un revenu d’incitation climatique issu de toutes les émissions de gaz à effet de serre. Il estime que cette solution serait la plus juste.
«Les groupes à revenus faibles ou moyens récupèrent plus d’argent qu’ils n’ont à payer pour les coûts majorés induits par la consommation des biens et services émettant des gaz à effet de serre. La raison en est que les groupes à hauts revenus émettent plus de gaz à effet de serre», dit Nick Beglinger, directeur de la Fondation Cleantech21. Sans transition juste, les mesures ne passeront pas de la théorie à la pratique, ou pas assez vite.
Par ailleurs, la Suisse devrait renoncer d’ici 2030 aux réductions des émissions faites par des projets à l’étranger. Celles-ci ne servent pas à la création d’emplois en Suisse et maintiennent la dépendance énergétique du pays.
«Il vaudrait mieux investir ces sommes dans le développement des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la formation des salariés» explique Léonore Porchet, vice-présidente de Travail.Suisse et conseillère nationale verte.
Il faudrait en ce sens instaurer un fonds national de formation afin de faciliter l’acquisition de nouvelles compétences aux personnes issues de branches qui seront profondément transformées au cours des prochaines décennies.
Il est également nécessaire de faire des investissements supplémentaires, par exemple dans les transports publics et la production d’énergie renouvelable et d’appliquer des prescriptions et des interdictions pour les technologies trop néfastes.
ATS
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