PandémieUber Suisse durement impacté par le coronavirus
Uber Suisse attend beaucoup de la journée de samedi qui marquera un tournant dans la crise en Suisse, avec la réouverture des bars. Le groupe pense que les habitudes des utilisateurs n’ont pas trop changé malgré la pandémie,

La crise du coronavirus a entraîné des pertes de recettes significatives pour Uber Suisse. La filiale du géant californien a vu le nombre des courses chuter durant l'état d'urgence, tout en bénéficiant d’une forte demande pour les livraisons de repas à domicile Uber Eats.
A l’échelle du groupe, le recul a atteint 80% pour l’offre VTC (voiture avec chauffeur), une dégringolade compensée partiellement par Uber Eats. Le chiffre d’affaires a ainsi reculé de 40%. Côté suisse, la tendance est similaire, a expliqué jeudi Jean-Pascal Aribot, directeur de la filiale helvétique, sans toutefois préciser de chiffre.
Frappé de plein fouet, Uber a annoncé en mai 6700 suppressions d’emplois dans le monde. En Suisse, où le groupe emploie une vingtaine de personnes, quelques licenciements ont été prononcés. Lors d’une visioconférence de presse, Jean-Pascal Aribot a minimisé l’ampleur des coupes, affirmant que l’équipe locale avait déjà été réduite par le passé afin d’adapter l’effectif aux besoins.
Pas de statistiques
Uber affirme avoir soutenu ses chauffeurs afin que ceux-ci puissent traverser la crise sans trop de dégâts. Parmi les mesures déployées par le groupe californien figure un dédommagement de 40 francs pour l’installation d’une paroi de protection dans le véhicule et l’achat de produits sanitaires (masques, gel hydroalcoolique).
Une couverture perte de gain pour maladie et accidents de 14 jours leur a été également proposée durant l'état d'urgence, assortie d’une éventuelle prolongation d’une semaine au cas par cas. Les chauffeurs d’Uber étant considérés comme indépendants, aucune statistique n’existe sur le nombre de personnes ayant abandonné leurs activités durant la crise.
La journée de samedi marquera un tournant dans la crise pour Uber en Suisse, avec la réouverture des bars. Un sondage mené auprès de 700 utilisateurs (sur 430’000 dans le pays) place le géant du VTC en tête des solutions préférées pour rentrer à la maison après une virée nocturne, devant la marche et la voiture personnelle.
La ville d’Olten desservie
Cette enquête démontre que les habitudes des utilisateurs n’ont pas trop changé malgré la pandémie, avec une forte majorité de sondés – plus de 70% – voulant recourir aux services VTC d’Uber ces prochains jours, semaines ou mois.
Afin d’entrer dans cette «nouvelle réalité» du bon pied, le géant californien va étendre ses activités ou certaines offres à de nouvelles villes en Suisse. Cette semaine, les chauffeurs d’Uber investiront Olten, la dixième ville couverte après Zurich (2013), Genève, Bâle (2014), Lausanne (2015), Lucerne, Winterthour, Baden, Zoug (2019) et Berne (2020).
L’option Uber Green – soit des courses VTC avec des véhicules électriques ou hybrides – est désormais disponible à Genève, Bâle et Lausanne. Les utilisateurs de Genève et Bâle prêts à payer leurs courses 20 à 30% plus cher moyennant une voiture de catégorie supérieure auront accès dès le 10 juin à l’offre Uber Comfort.
Questionné sur le bras de fer engagé avec les autorités genevoises, Jean-Pascal Aribot a affirmé que la procédure «suit son cours». Le Conseil d’Etat a décrété en novembre dernier une interdiction d’exercer pour Uber, qui a interjeté un recours contre la décision. Le statut des chauffeurs et le règlement des cotisations sociales sont au cœur du litige, Uber refusant de les considérer comme des salariés.
Le concurrent français Kapten a quitté la Suisse mi-septembre en raison de ces incertitudes. La plateforme genevoise Lymo a, elle, suspendu ses activités il y a 15 jours. «Je trouve inquiétante la disparition de ces concurrents et la réduction du choix pour les utilisateurs», a commenté Jean-Pascal Aribot.
ATS/NXP
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