Ultime montée de sève avant Lausanne Jardins
La trentaine d'œuvres finit de prendre forme. Tour du propriétaire avant l'inauguration, samedi
Les Lausannois apprivoisent depuis quelque temps les grandes œuvres végétales avec lesquelles ils partageront leur ville tout l'été. Pour sa 6e édition, qui démarre officiellement samedi, Lausanne Jardins étale ses fastes du parc de Valency au parc Guillemin, à Pully, le long d'un tracé suivant celui de la ligne de bus 9 (notre édition du 22 mai). Les organisateurs de l'événement – «à la fois labo grandeur nature et manifeste lié aux enjeux climatiques», selon la municipale Natacha Litzistorf – présentaient ce mardi les installations en avant-première aux médias. Le thème pour cette année: la pleine terre, ses bienfaits, sa rareté en ville. «On attribue souvent à la terre une valeur foncière, explique Monique Keller, commissaire de l'événement. Mais nous voulons évoquer sa valeur intrinsèque, les services qu'elle rend.»
Il fallait déployer une certaine capacité à la rêverie, en ce frais début d'après-midi pluvieux, pour s'imaginer flâner dans les langueurs caniculaires d'une œuvre à l'autre: la signalétique doit encore être mise en place et toutes les œuvres ne sont pas terminées. La faute notamment, à une fin de printemps maussade, avec par endroits des sols détrempés ayant rendu l'installation compliquée.
Mais l'on peut déjà se rendre compte des réussites de cette édition 2019. «Nous voulions montrer la beauté de certains lieux méconnus, détaille Monique Keller. Mais aussi des endroits où le rapport à la nature coince un peu, où une réflexion permettrait de débloquer les choses.» Ainsi de l'installation baptisée «Terreau incognito», au labyrinthe des Terreaux, qui réintroduit un peu de verdure «dans ce lieu encombré, peu lisible». On y voit des plantes pionnières, les premières à surgir lorsque le végétal reprend le dessus en milieu bâti, émerger en formations touffues ou élancées, évoquant la résilience de la nature.
Les lieux que nous avons pu visiter varient follement dans leurs ambitions et leurs sensibilités. Il y a les poétiques. Comme ces balançoires géantes au parc de Valency, à la fois lieux de détente et cadres à travers lesquels contempler la verdure de l'esplanade. À la cour Galfetti, le lustre végétal de «Kokedamas» évoque des jardins suspendus.
À double sens
Les œuvres se font également ludiques. Comme à Chauderon, où le toboggan souterrain «Vert de terre» rend hommage à l'humble lombric et à son rôle essentiel dans la marche du monde, ou encore à Rumine, où s'ébroue une armée de mystérieuses créatures d'argile, «Gardiens de la terre endormis».
D'autres relèvent aussi du conceptuel. En plus du déjà célèbre et polémique jet d'eau de Saint-François ( «24 heures» du 5 juin), on pense à cet alignement de voitures faisant face au lac et aux Alpes depuis le parvis Saint-Jacques, invitant à réfléchir aux espaces précieux consacrés à l'automobile.
Depuis 1997, Lausanne Jardins aura présenté pas loin de 200 œuvres. Des éditions précédentes, une quarantaine sont restées. Lesquelles deviendront pérennes une fois l'automne venu? «On ne peut pas encore dire, précise Natacha Litzistorf. Cela dépend aussi des retours de la population.»
À noter que l'événement s'accompagne d'une foule de manifestations – balades, ateliers, concours photo – dont le programme est à découvrir en ligne. Les festivités démarrent samedi. Un repas ouvert à tous est proposé dès 19 h à la promenade derrière Bourg.
Du 15 juin au 12 octobre. www.lausannejardins.ch
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