COP23Un accord pour évaluer les émissions en 2018
Les signataires de l'accord de Paris prendront en 2018 le pouls des émissions de gaz à effet de serre et lanceront un «dialogue».

L'idée est d'encourager et d'aider les pays à revoir leurs engagements, à ce stade insuffisants, pour permettre au monde de rester en deçà de deux degrés Celsius de réchauffement comme le stipule l'accord de Paris de 2015. Ce dialogue devra être «constructif et tourné vers les solutions», et ne viser personne, prévient la décision adoptée.
A Bonn, les négociateurs - délégation américaine incluse - ont aussi commencé à mettre en forme les règles de mise en oeuvre de l'accord de Paris, prévu pour s'appliquer à partir de 2020: comment les pays rendent compte de leurs actions, quel suivi pour l'aide financière promise par les pays riches. Mais rien n'a été tranché sur le fond. Ce sera le rôle de la COP24 prévue en décembre 2018 à Katowice, en Pologne.
Financements climatiques
«Et cela ne va pas être une mince affaire, car on s'attendait à beaucoup plus de progrès» à Bonn, souligne David Levai, de l'institut des relations internationales (IDDRI), relevant un «manque cruel de direction» après la décision du président des Etats-Unis Donald Trump de désengager son pays.
«On aura beaucoup de travail en 2018», admet une négociatrice européenne. Une fois de plus, pays en voie de développement et pays développés se sont opposés sur l'épineuse question des financements climatiques. Les premiers dénoncent notamment le manque de visibilité quant aux 100 milliards de dollars annuels promis d'ici 2020 par les pays riches.
Le gouvernement étasunien, qui a confirmé son intention de quitter l'accord mais ne pourra le faire formellement avant fin 2020, a d'ores et déjà annoncé qu'il ne verserait pas les fonds promis par l'ancien président Barack Obama, notamment 2 milliards de dollars destinés au fonds vert de l'ONU.
Influence étasunienne
Une session de négociations intermédiaires est programmée en mai 2018. Le dossier des finances, qui a fait durer les tractations jusqu'à samedi matin, devrait figurer au menu.
«Avec la sortie de Donald Trump, les étoiles ne sont pas très alignées» pour le climat, dit Seyni Nafo, chef du groupe Afrique. «La position des Etats-Unis a une influence sur les pays développés et cela a des conséquences sur le positionnement des grands pays en développement. Chacun s'observe».
Mais Laurence Tubiana, cheville ouvrière de l'accord de Paris, voit aussi des progrès. «Cette COP a été un moment de mélange complet entre gouvernements, autorités locales, entreprises, tous les acteurs», réunis non loin des halls de négociations. Villes et Etats américains en particulier étaient venus en force.
ONU et vie réelle
Pour de nombreux défenseurs de l'action climatique, il faut désormais rapprocher le processus onusien et la «vie réelle», qui voit se multiplier innovations techniques et initiatives en faveur d'une transition vers les énergies vertes. Le «dialogue» acté par la COP23 découle de cet esprit.
Parallèlement aux négociations, les mois à venir seront jalonnés d'événements destinés à partager les expériences et informer les pays, à commencer par un sommet organisé le 12 décembre à Paris pour tenter d'avancer sur les financements.
A peine un tiers des réduction couvert
Un «sommet de l'action climatique mondiale» réunira à San Francisco en septembre 2018 villes, scientifiques, citoyens et entreprises. Le monde ne fait pas assez, ont rappelé plusieurs rapports alarmants publiés pendant cette COP.
Les engagements actuels des Etats couvrent à peine un tiers des réductions d'émissions nécessaires. Et en 2017, les émissions de CO2 liées aux énergies fossiles sont reparties à la hausse après trois ans de stabilité.
A l'automne 2018, le GIEC, groupe d'experts sur le climat de l'ONU, remettra un autre rapport probablement annonciateur de mauvaises nouvelles sur l'objectif de 1,5 degré inscrit dans l'accord de Paris.
AFP
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