Lâcher dans une discussion qu’on a participé à un speed ou un slow dating suscite immanquablement la curiosité. «C’était comment? Raconte!» entend-on généralement en retour. S’il n’est pas nouveau, le concept de base engendre toujours visiblement son lot de fantasmes et d’idées préconçues… souvent très éloignées de la réalité.
Il s’agit de rencontres, certes. Mais des rencontres à mille lieues des «éjections instantanées» pratiquées sur les applications de rencontres ou du ghosting, cette mauvaise habitude pratiquée par certains et certaines d’interrompre soudainement et de manière non justifiée les échanges sur ces mêmes applications. Impossible de se défiler en effet quand la personne avec qui on a rendez-vous, même pour six minutes, est dans la salle!
Avec le slow dating, Benjamin Ries va plus loin en proposant de travailler sur la relation au sens large. Résultat: on apprend à parler en «je» plutôt qu’en «on» ou en «nous», à écouter l’autre sans l’interrompre et, surtout, sans le ou la juger.
Ces règles de base permettent le déroulement de la journée dans un véritable cocon de bienveillance, où chacune et chacun se sent à l’aise et entendu, quels que soient sa situation ou son parcours. Ainsi, aucune femme n’a eu l’impression d’être entourée de «prédateurs» et aucun homme n’a craint des remarques moqueuses s’il dévoilait une parcelle de sensibilité ou de fragilité.
On réalise alors que ce fonctionnement est l’exact contraire de celui pratiqué sur les forums internet et dans les commentaires laissés en ligne. Dans ces deux cas, de très nombreux intervenants pratiquent les généralisations à outrance et le jugement permanent, ne laissant aucune place aux opinions divergeant des leurs. Conséquence, une société qui se polarise, se divise et se morcelle, créant de plus en plus de souffrances individuelles.
La différence entre les deux comportements se trouve d’abord dans la dématérialisation des échanges entre humains sur internet. Combien d’auteurs et d’autrices de propos critiques, agressifs, voire haineux oseraient tenir ces positions face à une personne bien réelle en affrontant son regard?
À la fin du slow dating, une participante émerveillée par la journée qu’elle venait de passer a lâché: «Mais pourquoi n’est-il pas possible de fonctionner ainsi tous les jours de l’année?» C’est possible! Il faut juste prendre conscience et appliquer…
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L’éditorial – Un antidote aux commentaires sur les réseaux sociaux
Le mode de communication utilisé par des célibataires participants à un «slow dating» désamorcerait la plupart des tensions «virtuelles».