Un art consommé pour la création d'ambiances et l'accueil
Gérante et propriétaire d'hôtels-restaurants sur la Riviera, Estelle Mayer a le goût d'entreprendre dans cette branche.

À la tête de trois hôtels-restaurants dans la région Vevey-Montreux, personnalité en vue sur la Riviera, Estelle Mayer est une battante à l'énergie et aux idées débordantes, enrichie sans doute d'un esprit latin. Le Bla-Bla, nouvel établissement qu'elle vient d'ouvrir sur la place du Marché, en face de la salle del Castillo toute neuve, est à son image: accueillant, serviable et sans chichis.
Dans ce «café-restaurant, bar & party» veveysan, avec vue sur le lac, on mange «à la bonne franquette» des petits plats à l'italienne – planchettes et pizzas au demi-mètre – qu'on se partage «comme à la maison», tout en blablatant dans une atmosphère enjouée de brasserie savoureusement décorée. Dans son look décontracté estival, en short, loin de la posture affable obligée apprise dans les écoles hôtelières, Estelle Mayer a créé encore une fois une ambiance qui lui ressemble. Avec l'aide, précise-t-elle, de son beau-frère décorateur.
Style jazzy
Passionnée de musique et grande admiratrice de Claude Nobs, âme immortelle du Festival de jazz, elle avait déjà réussi cette gageure avec l'Hôtel Tralala, ouvert en 2008. Elle et son mari, Nicolas – CEO d'une grande société dans les services d'ingénierie – avaient racheté cette ancienne auberge du Vieux-Montreux l'année précédente pour la transformer dans un style jazzy, un brin rétro. Ses clients s'immergent ainsi dans l'univers musical qui flotte chaque été au bord du Léman. Le succès ne se dément pas, l'hôtel branché de 36 chambres affiche régulièrement complet.
En 2012, Estelle Mayer prend la direction du Vevey Hôtel & Guesthouse, une auberge de jeunesse située dans le même bâtiment que le Bla-Bla, qui appartient à la commune. L'établissement, qui comptera bientôt 22 chambres, est actuellement en rénovation, faisant disparaître ses dortoirs désuets, tout en conservant une gamme de prix abordables. Mais celle qui dit agir sur des coups de cœur ne s'est pas arrêtée là car elle avait une autre idée derrière la tête: reprendre l'ancienne Hostellerie de Caux. sur les hauts de Montreux.
Elle renomme l'établissement, de type chalet, le Coucou. Il comprend 13 chambres, dont sept avec salle de bains sur le palier, destinées aux familles et randonneurs à petit budget. Ouvert en mars 2017, le restaurant-brasserie, qui compte pas moins de 100 places en intérieur et 120 en terrasse, mijote des plats typiques, rösti, raclette, fondue et croûtes au fromage.
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Aujourd'hui, elle pense s'accorder une pause dans le développement de son petit groupe hôtelier, qui compte désormais plus de 70 chambres pour 30 à 35 employés, en incluant les extras. Mais qui sait, laisse entendre la cheffe d'entreprise, l'an prochain, si elle a un nouveau coup de foudre? Cette fibre pour le monde de l'hôtellerie-restauration, elle l'a depuis son enfance. Ses grands-parents étaient déjà restaurateurs à Rolle, à la Tête-Noire, puis à Montreux, à l'Apollo, repris par ses parents. La famille habitait au-dessus, elle a ainsi vécu comme son frère dans cet environnement qu'ils connaîtront également par la suite à Villars et aux Diablerets.
Estelle Mayer, qui a fait une formation en gestion et commerce à Lausanne, a été assez vite appelée à prendre en charge le restaurant de Villars, dit-elle. Mais, par la suite, elle fait un détour de plusieurs années, successivement dans deux groupes de tabac, BAT à Genève puis Philip Morris à Lausanne, où elle s'est occupée du domaine événementiel, la gestion des festivals et la promotion. Après cette double parenthèse loin de la Riviera où elle est née, elle reprend en 1997 un club avec son frère dans les murs du Palace de Montreux, le Backstage. Après trois années, elle décide de s'assagir un peu, le temps de voir naître son fils en 2003 et sa fille en 2005. Ce qui ne l'empêche pas d'organiser, quatorze ans durant, les fameux Love Boats, ces croisières electro-house sur le lac.
Une personnalité reconnue dans la Riviera
Lorsqu'elle inaugure l'Hôtel Tralala, à 38 ans, elle connaît donc la musique. «Dans ce monde de l'hôtellerie-restauration, j'adore les gens, le contact, dit-elle; 80% des gens sont enrichissants. Je ne pourrais pas me cantonner dans un bureau. C'est un supermétier de services.» Détentrice d'une licence d'établissement obtenue chez GastroVaud, l'hôtelière a surtout fait ses classes en chambre et dans les salles de ses restaurants. Elle jongle aujourd'hui avec les horaires, entre sa vie de famille et ses tâches dans l'accueil, qu'elle a très à cœur. «Je peux être très souple afin d'être avec mes enfants. Mais je suis beaucoup dans l'opérationnel, en particulier au Restaurant Le Coucou, qui a une grande carte de brasserie. Les gens aiment bien voir le patron.»
Devenue une personnalité reconnue dans la région, prête à s'impliquer dans les grandes causes au nom de la profession, Estelle Mayer a tout naturellement été appelée à défendre ses confrères. Il y a quatre ans, elle a été nommée présidente de la Société des hôteliers Montreux-Vevey (SHMV). En tant qu'entrepreneuse, «qui aime aller de l'avant», elle ne se bat pas pour figer les choses dans la tradition Belle Époque, qui a fait les beaux jours du tourisme de la Riviera. Concernant Airbnb, par exemple, elle ne se montre pas hostile à cette plateforme de location. Simplement, elle réclame une égalité de traitement, notamment concernant les taxes. Elle qui utilise à fond les nouveaux canaux numériques – aidée par l'expertise de son mari –, elle sait bien qu'ils sont aujourd'hui indispensables. Pour mieux promouvoir ses idées et ses coups de cœur!
Publié le: 02.07.2018
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