Crise à la Ville de LausanneUn audit modère le mal-être des infirmières scolaires
S’il est admis que le climat de travail est mauvais et que la direction communique mal, les plus vives critiques sont écartées au motif qu’elles émanent d’une minorité.

En juin dernier, plusieurs feux de détresse avaient été tirés en direction de la Municipalité de Lausanne concernant la situation des infirmières scolaires de la Ville. Une lettre anonyme avait été adressée au municipal David Payot et des interventions avaient eu lieu au Conseil communal.
Les griefs portaient notamment sur des éléments managériaux, en particulier des changements d’affectation imposés, ayant entraîné une vague d’arrêts maladie. Ces mutations non désirées empêcheraient les professionnelles de suivre efficacement les enfants. Les critiques, parfois virulentes, avaient convaincu la Ville de lancer un audit au sein de son Service de santé et prévention.
Les conclusions du cabinet spécialisé Didisheim ont été rendues publiques ce lundi: elles soulignent un climat de travail délétère car nourri par des conflits larvés, relèvent des failles dans la gestion humaine, mais confortent l’équipe dirigeante, pointant plutôt du doigt les infirmières contestataires.
«Les critiques s’avèrent particulièrement virulentes, voire malveillantes, sans que des raisons objectives ne puissent justifier leur intensité.»
Pour résumer, les changements d’affectation qui ont mis le feu aux poudres (11 personnes concernées sur 25, dont trois ont fait recours, en vain, devant la justice) auraient «globalement été compris par la grande majorité des infirmières». Quant aux critiques envers la cheffe de service et les deux infirmières responsables, elles émaneraient d’un «petit groupe en opposition marquée contre le trio».
Les griefs seraient «particulièrement virulents, voire malveillants, sans que des raisons objectives ne puissent justifier leur intensité». En somme, les changements d’affectation récents auraient simplement «réveillé des désaccords et représenté l’occasion d’exprimer un désaveu du management».
«La conclusion de cet audit permet d’opposer un démenti formel aux accusations anonymes mettant en cause la gestion de l’Office de santé.»
Le rapport suggère tout de même à la cheffe de service de «revoir et d’adapter son mode de communication», car il génère des malentendus. La direction devrait aussi donner des feedbacks clairs, fixer des objectifs et fournir aux infirmières les moyens de les remplir. «Le devoir de réserve est à rappeler à tout le monde», termine le cabinet Didisheim.
«La conclusion de cet audit permet d’opposer un démenti formel aux accusations anonymes mettant en cause la gestion de l’Office de santé, réagit la Municipalité de Lausanne. Le rapport formule une série de pistes à suivre pour retrouver un climat de travail sain et apaisé, dès lors que les accusations portées sont désormais formellement écartées.»
Les infirmières scolaires contactées n’ont pas souhaité réagir aux résultats de l’audit.
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