Park(ing) Day à VeveyDes places de parc se muent en espaces conviviaux
L’événement de septembre invite à investir des places de parc pour «imaginer de nouveaux usages urbains». La troisième édition veveysanne a eu lieu ce vendredi.

Le Park(ing) Day ne sonne pas forcément connu à toutes les oreilles «mais il tend à s’institutionnaliser», selon Gabriela Kämpf, co-initiatrice de la troisième édition veveysanne de l’événement ce vendredi et conseillère communale Décroissance-Alternatives. Le principe de ce rendez-vous né à San Francisco en 2005 et organisé le troisième week-end de septembre? Transformer temporairement quelques places de parc payantes en espaces conviviaux pour penser la ville avec moins d’espace public dévolu au trafic individuel motorisé.
À Vevey, les trois places réquisitionnées cette année se situaient à l’avenue Paul-Cérésole. «Parce qu’elle est très symbolique avec son gros trafic de voitures et sa zone 30 peu sécurisante pour les piétons faute d’être suffisamment bien signalisée», explique l’élue sur fond de vrombissements de moteur continus.
Sans être ouvertement politique, le Park(ing) Day se veut militant. Pour preuve l’édition 2019 à la rue du Simplon organisé sans autorisation… en face des locaux de la police: «Nous voulions attirer l’attention sur le manque de passages piétons sécurisés sur ce chemin des écoliers. Les agents nous avaient priés de partir après une heure. Mais cela avait quand même été positif puisque nous avions pu dialoguer avec eux sur cette question.»
De la réflexion ludique
Rien de ça en 2020. Tout a été fait dans les règles et les autorités ont autorisé le collectif à bloquer les trois places de 11 h à 15 h 30, «ce qui témoigne d’un soutien bienvenu de la Ville», ajoute Gabriela Kämpf. Sur place, l’ambiance est «bon enfant», expression tout indiquée: puzzle, dessin, corde à sauter, slackline, atelier haïkus – ces petits poèmes japonais –, chaise longue, coin détente et le «VéloVent sans champignons» de l’artisan-artiste Gerry Oulevay, soufflerie à deux roues qui permet de gonfler des formes en pédalant ou de maintenir une balle en suspension.
En somme, tout est bon pour inciter à l’échange: «Nous demandons aux gens de nous dire ce qu’ils veulent ou ce qu’ils ne veulent pas, reprend Gabriela Kämpf. Certains nous accusent de ne pas comprendre leur nécessité à disposer d’un véhicule, d’autres au contraire nous demandent pourquoi nous n’avons pas bloqué toute la rue! L’important, c’est d’instaurer un dialogue sur l’avenir de cette ville qui se prête totalement à la mobilité douce.»
À noter que Vevey était l’une des cinq villes romandes à avoir pris part à ce Park(ing) Day 2020 avec Lausanne (au boulevard de Grancy, organisé par la section locale des Verts), Genève, Porrentruy et Delémont (JU).
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