Un journal chrétien critiqué pour une photo d'homosexuels
L'image illustrant un dossier sur l'accueil des minorités sexuelles par l'Église a valu à la rédaction de «Réformés» une centaine de courriers virulents

Une centaine de mails de lecteurs se disant «choqués», «scandalisés», «indignés» et «écœurés». Du jamais-vu pour le mensuel Réformés , le journal des Églises réformées de Genève, de Vaud, de Neuchâtel, de Berne (francophone) et du Jura (190'000 destinataires).
C'est une photo illustrant un dossier consacré à l'accueil, par l'Église, de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexe (LGBTI) – dossier paru le 25 janvier dans le dernier numéro – qui a mis le feu aux poudres. On voit sur cette image réalisée par l'artiste Elisabeth Ohlson Wallin deux hommes nus, enlacés. L'un d'eux a les bras en croix.
Image perçue comme iconoclaste
«Une photographie que certains lecteurs estiment offensante, blasphématoire, sacrilège ou encore scandaleuse, énumère Gilles Bourquin, corédacteur en chef de Réformés et théologien. Certains disent même ne plus vouloir recevoir le journal car cette photo dépasse ce qu'ils peuvent supporter. Le blocage qu'elle provoque occulte le contenu de notre dossier. C'est dommage.»
Les mécontents sont majoritairement des Vaudois issus de la mouvance évangélique de l'Église réformée, analyse Guillaume Henchoz, responsable éditorial du site www.reformes.ch. «Une mouvance assez forte dans le canton de Vaud», rappelle-t-il. Les missives sont signées, pour la plupart. Gilles Bourquin mentionne un facteur générationnel. «Je pense que ceux qui réagissent appartiennent à une génération encore marquée par une ancienne perception de l'homosexualité.»
«Ce n'est pas une image pornographique. C'est une œuvre d'art qui est censée faire réfléchir»
Décidé à défendre et surtout expliquer son choix rédactionnel, Gilles Bourquin s'est fendu, le 29 janvier, d'une réponse aux critiques, visible sur www.reformes.ch. «Rétrospectivement, nous aurions peut-être dû accompagner cette image d'une explication. Il y a une confusion dans l'esprit de certains. Ce n'est pas une image pornographique. C'est une œuvre d'art qui est censée faire réfléchir. Elle montre la dignité de la relation homosexuelle.»
Il revient sur les accusations de blasphème. «Nous n'avons pas voulu dire que le Christ était homosexuel. Loin de nous l'idée de choquer. En traitant du sujet délicat de la reconnaissance de l'orientation sexuelle des LGBTI, nous voulons nous montrer solidaires et rendre conscient que ces personnes sont persécutées dans bien des pays, hors d'Europe. C'est aussi cela, le rôle d'un journal d'Église.»
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.