Un laboratoire pour les athlètes mais aussi pour le grand public
«Health for Performance», développé par l'UNIL, l'EPFL, le CHUV et la HESAV, permet de créer son avatar sur la base de nos dispositions physiques et mentales.

Formidable accélératrice de projets, la perspective de ces Jeux de la jeunesse de Lausanne 2020 a permis d'unir et de concrétiser les idées assez géniales de plusieurs acteurs importants du milieu du sport et de l'éducation.
Ainsi l'UNIL, l'EPFL, le CHUV et la HESAV (Haute École de Santé Vaud) ont pu développer, avec notamment la collaboration du CIO, mais aussi des Français de l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP), le passionnant programme «Health for Performance».
Les piliers du projet sont les représentants des trois institutions principales: Stéphane Tercier, docteur FMH en chirurgie pédiatrique au CHUV, Stéphane Maeder, responsable du Centre sport et santé UNIL-CHUV situé à Dorigny et enfin Pascal Vuilliomenet, chef de projet à la Vice-présidence pour l'innovation à l'EPFL.
À les voir s'appeler avec des petits surnoms provocateurs et s'allumer en permanence, on a plus l'impression d'assister à des retrouvailles de vieux copains qu'à une séance de travail. Mais dès qu'il s'agit du projet, la vision précise et le sérieux prennent le dessus. Olivier Mutter, chef de projet à l'Institut des sciences du sport de l'UNIL (ISSUL), joue le rôle d'interface entre l'UNIL et les JOJ et agit comme rassembleur, chargé parfois de résumer les envolées passionnées, de recentrer le débat et de vulgariser les connaissances de chacun.
Dialogue de compétences
Le rapprochement entre les différentes institutions ne date pas d'hier. La plus belle preuve en est ce Centre sport et santé UNIL-CHUV au bord du lac, où dialoguent déjà en permanence les compétences de chacun. C'est d'ailleurs là que sont nés les différents modules du programme «Health for Performance», destinés à sensibiliser les adolescents aux effets du sport sur leur santé.
«Les JOJ, c'est un lieu extraordinaire d'éducation et de partage, s'enthousiasme Olivier Mutter. L'occasion pour toute la communauté de l'UNIL de se réjouir et de s'impliquer.» Et aussi de s'exporter au-delà du campus habituel, puisque bien que le programme soit proposé aux sportifs qualifiés pour les Jeux olympiques de la jeunesse à l'intérieur des villages des athlètes du Vortex et de St-Moritz, il le sera aussi au public et à quelque 70000 élèves des écoles de la région au «Yodli Park» sur le parvis de la Vaudoise aréna.
La colonne vertébrale de cette «santé pour la performance» est composée de trois parties distinctes. Avant de commencer, les athlètes sont scannés sous toutes les coutures pour créer un avatar 3D de chacun.
Ensuite, place aux modules. D'abord le «Bodylat», qui teste la mobilité articulaire et permet d'identifier d'éventuelles tensions. Ensuite, le «Pandafit», un test d'équilibre qui se fait lors d'un jeu vidéo où l'athlète doit simuler un saut à skis sur une plateforme connectée. Sa capacité à gérer les déséquilibres sera enregistrée. Et enfin «Squatty», qui mesure l'explosivité en enregistrant notamment la pression des pieds du participant et la position de son corps pendant des squats, lui donnant ainsi de nombreuses informations sur la qualité de son mouvement.
Une expérience ludique
«Ce programme est avant tout préventif, explique le chirurgien pédiatrique Stéphane Tercier. Si l'expérience va amuser et intéresser les adultes, elle s'adresse principalement à des jeunes entre 12 et 20 ans. Et à cet âge, ils ont une capacité de concentration limitée. Il était donc impératif de rendre toute l'expérience ludique avec des écrans et des jeux afin de garder des participants curieux, amusés et motivés.»
Sortir des laboratoires
Avec «Health for Performance», ce sont les compétences jointes de toutes les institutions qui sont mises en avant. Le CHUV et la HESAV – qui propose entre autres des ateliers sur le sommeil, la sédentarité et l'alimentation – pour la partie médicale, l'UNIL pour le volet éducationnel et l'EPFL pour la technologie. «Le réseau académique Smart Move (ndlr: qui regroupe les savoirs de hautes écoles et autres institutions du bassin lémanique) existe déjà, pour tout ce qui concerne les métiers et les compétences autour du sport», rappelle Olivier Mutter de l'UNIL.
«Ce projet est une très belle opportunité pour nous de transférer notre savoir-faire vers des utilisations pratiques et concrètes, se félicite Pascal Vuilliomenet de l'EPFL. Ces JOJ, c'était l'occasion de valider sur le terrain, et ce de manière accélérée, toute une série de processus. Cette aventure est un vrai cercle vertueux.»
Toute l'équipe a déjà eu la chance de tester les modules sur des jeunes athlètes dans le cadre d'une compétition puisqu'ils se sont rendus l'an dernier aux JOJ d'été de Buenos Aires. «L'idée est d'inscrire ce programme, élaboré en étroite collaboration et avec le soutien du CIO, dans la durée et de le proposer au moins jusqu'aux Jeux de la jeunesse de Dakar en 2022», annonce Olivier Mutter.
?Le savoir en héritage
Ce véritable laboratoire ambulant d'études sur le sport et la santé a donc de belles années devant lui. Ces prochaines semaines, il divertira et informera athlètes et grand public, mais il pourrait ensuite voyager dans les écoles ou être installé en marge d'autres manifestations.
«En 2021, un nouveau bâtiment verra le jour sur le campus de Dorigny, explique Stéphane Maeder. C'est là que nous aimerions continuer à développer notre projet dans un espace fixe. Nous pourrons y recueillir des données et prodiguer les conseils adéquats en un même endroit. Ce serait un superbe outil pour les entraîneurs et pour tout l'entourage des sportifs. Mais au-delà de ça, on peut aussi le voir comme un tout nouveau système de promotion du sport et de la santé. Il a été créé pour l'élite, mais il n'y a pas de raison pour que tout le monde n'en profite pas. L'idée est vraiment d'amener notre expertise au grand public. On peut même aller jusqu'à imaginer que les gens viendraient en famille le week-end tester leurs capacités physiques.»
Une sorte de loisir futuriste, à mi-chemin entre un sport et une visite dans un musée interactif. Une trace concrète du passage de ces JOJ dans la capitale olympique sous forme d'héritage sportif et ludique pour toute la population.
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